Hyam Zaytoun – Vigile ****

Vigile

Le Tripode – janvier 2019 – 128 pages

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« C’est une histoire de pulsation. Une certitude physique qui mute en pensée. » Un bruit étrange réveille une femme dans la nuit. C’est comme un curieux ronflement qui s’échappe du corps de son homme, à côté d’elle. Tout son corps est en alerte. « La lumière. Ton visage, tes yeux fixes. Tu n’es plus là. Une secousse encore. » Une fois la lumière baignant la chambre, elle se rend compte que l’homme qu’elle aime, le père de ses deux enfants, est en arrêt cardiaque.

Cinq ans après, Hyam Zaytoun nous retranscrit le récit de cette nuit traumatique et des jours qui suivent, nébuleux ; ce temps en suspension durant lequel son homme côtoie la mort. Comment trouver les mots pour raconter l’impensable ? Comment verbaliser l’attente ? L’espoir qui refuse de s’éteindre ?

L’écriture de la jeune femme est finement ciselée ; avec minimalisme et poésie, elle nous retranscrit les émotions qui la traversent. Les mots disent le dénuement de la perte brutale, l’écroulement d’un monde… mais également le chagrin effroyable qui s’empare d’elle.

Je pleure, dès les premiers mots. J’ai eu tout simplement un coup de foudre pour ce récit d’une beauté incroyable, pour ce texte vibrant d’amour.

Merci à Lilylit pour m’avoir prêté ce livre! ❤

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« Ce sont les mots que je trouve pour te dire que la route ne sera pas douloureuse. Que tu peux être en paix. Que l’on va se débrouiller avec les enfants et que ce n’est pas ta faute. Je veux t’accompagner encore. Des mots d’amour, c’est tout ce que j’ai. »

 

Émile Cucherousset & Clémence Paldacci – Pombo Courage ***

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Memo – Petite Polynie – mars 2019 – 48 pages

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Pombo est un gros ours brun très paresseux et casanier… Il adore passer ses journées enfoncé dans son rocking-chair moelleux à souhaits, à siroter du jus de fruit gorgé d’écume, les doigts de pieds au chaud dans ses chaussons. Plongé dans ses rêveries, il se sent à l’abri du monde. Seuls la faim et le sommeil l’obligent à s’activer.

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Jusqu’à ce que Java, son ami intrépide qui ne tient jamais en place, lui demande de l’aider à fabriquer une cabane tout en haut d’un chêne immense et vertigineux… Java rêve ainsi d’observer le lointain. Le lointain, Pombo préfère de loin l’observer grâce à son imagination sans fond.

De mauvaise grâce, Pombo se lance dans l’aventure, pantoufles aux pieds et regarde, éberlué, Java construire sa cabane à coups de tomahawk

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Un court roman délicieux et tendre qui se lit d’une traite. Le récit d’Émile Cucherousset est d’une bienveillance et d’une douceur inouïe ; un vrai baume au cœur. Et les illustrations de Clémence Paldacci, soyeuses et colorées, sont malicieuses, à l’image du texte. On ne peut que tomber amoureux de cet ours en salopette et en pantoufles, pantouflard et froussard, mais si attendrissant. Pombo courage est un joli conte sur le courage et l’amitié, et ces façons inattendues de braver les difficultés.

Ron Rash – Un silence brutal ***

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Gallimard – 21 mars 2019 – 272 pages

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L’intrigue de ce nouveau roman de Ron Rash que j’attendais tant se déroule dans un petit coin des Appalaches, entre rivière et montagnes, une région chère à l’auteur, que l’on retrouve déjà dans Un pied au paradis.

Les est un shérif à trois semaines de la retraite. Adepte de méthodes peu orthodoxes pour régler certains conflits, il entretient une relation à la fois complexe et complice avec Becky, poétesse éprise de la nature et directrice du Locust Creek Park. Aux yeux des autres, elle apparaît bizarre, ne se déplaçant qu’à vélo, n’ayant ni télévision ni téléphone… Engagée dans la protection de la nature de façon quasi obsessionnelle, Becky demeure traumatisée par la fusillade qui eût lieu dans son école quand elle était enfant.

Les et Becky vont prendre tous les deux la défense d’un vieux paysan esseulé, Gerald Blackwelder, un vieil homme au palpitant fragile, profondément attaché à ses terres, accusé de braconner du poisson sur le domaine du relais de pêche Tucker.

Les deux personnages prennent la parole à tour de rôle dans ce roman aux accents de polar, sombre et poétique, qui dépeint avec sensibilité et justesse un monde ravagé par la misère et la meth, un monde déchiré entre la nature et ses impitoyables exploitants. Décidément, Ron Rash est un de mes auteurs américains préférés, il me tarde de le rencontrer demain chez Gallimard…

Salvatore Basile – Petits miracles au bureau des objets trouvés ***

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Folio – 21 mars 2019 – 400 pages

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Dans la petite gare italienne de Miniera di Mare, Michele collectionne les objets qu’il trouve sur les sièges du train lorsqu’il fait sa tournée le soir. Depuis 30 ans, le jeune gardien n’a jamais quitté cette gare où, enfant, il a vu sa mère disparaître en emportant son journal intime.

Michele est un homme solitaire et naïf qui ne parle quasiment pas. Il demeure marqué à vie par l’abandon de sa mère et par l’idée que les gens – et en l’occurrence les femmes – finissent toujours par s’en aller. Le jeune homme s’est juré de ne jamais plus faire confiance à personne. C’est tellement plus simple de ne faire confiance qu’aux objets, ils ne parlent pas ne pensent pas et ne trahissent pas. Michele est paralysé par la peur d’un nouvel abandon et sa petite routine le rassure.

Un soir, Elena, une jeune femme de 25 ans, frappe à sa porte, à la recherche de sa poupée Milù. C’est un ouragan qui débarque alors dans sa vie. C’est la première femme qui lui parle après tant d’années, la première personne à pénétrer son antre et à faire voler en éclat sa solitude.

Quelques jours plus tard, pendant sa tournée rituelle des wagons, Michele découvre, coincé entre deux sièges, le journal intime de son enfance, ce cahier à la couverture flamboyante.

L’aventure prend Michele à bras le corps ; il va devoir sortir de sa coquille, faire des rencontres, adresser la parole à des inconnus… Il rencontrera une vieille femme aux cheveux violets et un olivier avec une trace d’ongle ; une jeune femme aveugle qui lui apprendra à voir le monde autrement ; un vieux Grec un peu fou qui voyage depuis le toit-terrasse de sa maison, en quête du Paradis Terrestre… A l’image de cet homme qui abandonne femme et enfant pour se lancer à la poursuite de l’ours polaire.

Le roman de Salvatore Basile est profondément bienveillant, on y rencontre des personnages auquel on ne peut que s’attacher. J’aurais pu le trouver trop niais, trop attendu… être déçue par l’écriture, qui ne m’a pas toujours convaincue – pas mal de répétitions, certaines lourdeurs…

Mais l’impression que je garderais est celle d’un roman lumineux – un vraie bouffée d’oxygène – qui offre une belle réflexion sur l’amour, la confiance et l’abandon. Un roman qui a un petit côté bouleversant. Je me suis finalement laissée émouvoir par son message optimiste et j’ai simplement savouré ces petits miracles, je m’en suis nourris et délecté.

Fernanda Melchor – La saison des ouragans **

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Grasset – 20 mars 2019 – 288 pages

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« Ils progressaient sous le chant du passereau recruté pour jouer les sentinelles dans les arbres, dans leur dos, sous le tintement des feuilles violemment écartées, ou le bourdonnement des pierres fendant l’air tout près d’eux, ou encore sous la brise chaude pleine d’urubus éthérés se découpant sur un ciel presque blanc, dans une puanteur plus redoutable encore qu’une poignée de sable jetée au visage, une véritable infection qui donnait envie de cracher pour éviter quelle ne s’enfonce jusque dans les tripes et qui leur ôtait l’envie d’avancer. Mais le chef montra le bord du ravin et tous les cinq, à quatre pattes sur l’herbe sèche, ne faisant ensemble qu’un seul corps, dans un nuage de mouches vertes, finirent par reconnaître ce qui émergeait au dessus de l’écume jaune de l’eau : c’était le visage putréfié d’un mort entre les joncs et les sacs en plastique que le vent ramenait de la route, un masque sombre où grouillaient une myriade de couleuvres noires, et qui souriait. »

Aux abords du village de La Matosa, dans un canal d’irrigation, des enfants font une macabre découverte : ils tombent sur le corps sans vie de celle que l’on appelait la Sorcière, depuis toujours, sans même jamais avoir connu son vrai prénom – peut être n’en avait-elle même pas, sa propre mère proclamant à qui voulait l’entendre qu’elle était née du Diable. Les hommes avaient l’habitude de se rendre chez elle pour vendre leurs corps ; les femmes pour y chercher un remède et des réponses à leurs maux.

Au fil des chapitres, nous remontons le fil des événements pour comprendre le sens de ce meurtre et découvrir la vie d’hommes et de femmes misérables : Luismi, toxico tout rachitique, dont la petite amie se retrouve aux urgences après d’importants saignements survenus après l’une de ses visites chez la Sorcière. Norma qui est abusé à l’âge de douze ans par Pepe, son beau-père. Munra qui était au volant du camion qui a transporté le cadavre de la Sorcière. Et Brando, un adolescent pervers et misogyne.

Un roman mexicain dont l’écriture très travaillée m’apparaît au début un peu hermétique – des phrases à rallonge, qui n’en finissent plus… Je finis pourtant par me laisser porter par les mots de Fernanda Melchor, envoûtants ; mais je suis effarée par la noirceur de ce roman ! C’est noir de chez noir…

L’auteure peint le portrait d’une société mexicaine qui se débat avec ses démons les plus odieux ; misère, drogue, folie et abus en tous genres sont monnaie courante dans cette région où les rumeurs et les fantômes vous guettent à chaque coin de rue. Fernanda Melchor nous plonge dans les profondeurs de l’âme humaine, dans ce qu’elle a de plus laid. C’est cru, violent, sanglant et pervers. Certains passages m’ont révulsés, d’autres m’ont carrément donné la nausée… Les chapitres défilent et le sentiment de malaise grandit, jusqu’aux derniers mots. Un roman ambitieux et étonnant, que je referme avec soulagement. A lire, le cœur bien accroché.

Loulou Robert – Sujet inconnu ***

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Julliard – 2018 – 252 pages

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« J’ai donc grandi dans un village de l’Est, dans une grande maison vide, entre une mère hystérique, un père dans son bureau et un aspirateur. C’est un bon résumé. »

La narratrice – dont on ne connaîtra pas l’identité – commence par évoquer son enfance ; l’enfant bizarre qu’elle a été, prête à se battre violemment pour sauver sa souris en peluche, Sam. L’adolescente qu’elle est devenue, alternant l’hôpital psychiatrique et les cours au lycée. Puis arrivent les années de fac avec le premier appartement, 18 m2 seule. Avoir désormais le choix de tout mais sans se connaître réellement. Aucune passion ne l’anime réellement. Elle aime les livres, les dévore même mais ils ne parviennent pas à combler le vide en elle. Et cette solitude toujours tenace, à laquelle elle s’est accoutumée.

Une nuit d’insomnie, son voisin Lucien frappe à sa porte, après avoir entendu une chanson de Barbara. Trois fois son âge, des troubles obsessionnels et des années sans prendre de douches. Son premier ami, attaché de façon convulsive au passé.

Une autre nuit d’insomnie, elle a vingt ans, elle tombe amoureuse.

L’armure se déchire, et sa peau apparaît, à vif.

Un style brut et lapidaire, des phrases courtes et incisivesSujet inconnu est l’histoire d’un amour qui tourne mal ; un amour qui foudroie, qui emporte et qui transcende et qui finit par détruire. C’est l’histoire aussi de l’écriture et de son rôle salvateur. Au fur et à mesure de notre lecture, la tension s’empare des mots, s’empare de nous. On finit par retenir son souffle jusqu’aux derniers mots… Un roman coup de poing qui coupe le souffle.

Richard Lange – La dernière chance de Rowan Petty ***

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Albin Michel – février 2019 – 416 pages

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Rowan Petty est un escroc en fin de parcours : ses arnaques commencent à s’essouffler. Quand il n’arnaque pas les petits vieux et les veuves esseulées, il triche au poker pour joindre les deux bouts. Sa femme l’a quitté pour un autre il y a dix ans, sa fille ne lui adresse plus la parole depuis des années…

Et puis un jour, il reçoit l’appel de Don, un vieil ami de son père qui lui propose une mission de la dernière chance : filer à Los Angeles où seraient planqués 2 millions de dollars détournés en Afghanistan par des soldats américains. Le souci, c’est que l’info provient d’un détenu complètement camé… Alors y croire ou pas ?

Los Angeles, ville de tous les fantasmes, ville qui miroite dans ses yeux… C’est aussi celle de tous les camés et paumés. Mais Los Angeles, c’est surtout la ville où vit sa fille, Sam. Alors Rowan accepte de se lancer dans l’aventure, avec l’aide de Tinafey, une prostituée black croisée dans la rue, et en profite pour revoir sa fille. Il ne sait pas encore que c’est sa vie qu’il engage.

Le dernier roman de Richard Lange réunit tous les ingrédients pour en faire une lecture addictive. Une intrigue parfaitement menée qui tient en haleine, un escroc attachant pour lequel on ressent énormément d’empathie et un roman aux forts accents de thriller. La dernière chance de Rowan Petty, c’est aussi un roman sur la parentalité ; Rowan et le sentiment de honte qu’il le hante face à l’abandon de sa fille, sa culpabilité, ses petites trahisons mesquines. La relation de Rowan et Sam met aussi en lumière le système de santé américain catastrophique.

Lecture faite dans le cadre du #PicaboRiverBookclub

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« Ils n’en finissaient plus de monter quand, brusquement, ils sortirent du canyon et se retrouvèrent sur une route où chaque virage révélait une vue différente sur Los Angeles et son quadrillage orangé s’étalant à l’infini. Le spectacle de la ville tentaculaire enchanta Petty. Tant de rues, connectant tant de gens. »

Olivier Chantraine – Un élément perturbateur **

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Folio – 7 mars 2019 – 320 pages

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L’élément perturbateur c’est Serge ; à quarante-quatre ans il vit chez sa sœur, qui s’occupe de lui comme s’il était encore un petit garçon… « qui a cette chance franchement, qui a la chance d’avoir une sœur qui lui prépare ses mouillettes chaque matin depuis trente et un ans. »

Serge est un curieux personnage, qui passe son temps à s’inquiéter, à se chercher la maladie du siècle ; il est fasciné par les pharmacies et les médicaments. Il travaille dans une petite entreprise d’investissement, en plein cœur de Paris. C’est son frère, Ministre des finances, qui lui a servi ce job sur un plateau d’argent. Mais ces derniers temps, Serge a un problème : il est atteint d’aphasie. Soudainement, en pleine réunion, plus aucun son ne sort de sa bouche. Il ne parvient plus à parler. Envoyé au Japon pour régler une affaire importante, il fait tout capoter.

Tout le monde semble se liguer peu à peu contre lui, absurdement. Et Laura, sa collègue sexy et assoiffée d’ambition, semble vouloir se rapprocher de lui… Par seul intérêt ?

Un élément perturbateur est un drôle de roman à l’humour absurde et décapant qui nous livre une critique acerbe du monde du travail et de l’entreprise où la rentabilité prime sur l’humain… les relations familiales ne sont pas épargnées. Un roman intelligent et savoureux qui se lit d’une traite, un sourire épinglé sur le visage.

Léa Mazé – Nora ****

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Les éditions de la Gouttière – 2015 – 72 pages

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Été 1975. Nora passe l’été dans la ferme de son oncle, légèrement contre son gré. En pleine campagne, avec cet homme et les animaux pour seule compagnie. Tout autour d’eux, la campagne, écrasée de chaleur. Et un arbre, immense, dans le creux duquel Nora trouve une grande brèche pour s’y réfugier, avec le chat. Dans ses branches, elle grimpe pour espionner la voisine, une vieille dame qui passe ses journées seule sur un banc, toute tassée. Que fait-elle? Qu’attend-t-elle? Nora est intriguée, alors elle mène l’enquête et apprend que Madame Jeanne n’a jamais trouvé l’être aimé

 

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Dès les premières images, je suis sous le charme. Des dessins couleur sépia d’une grande douceur ; Léa Mazé parvient à dégager tellement d’émotions en quelques coups de crayon… Les images épousent à merveille les sentiments qui traversent Nora. La solitude de la campagne est palpable et les contrastes entre ombre et lumière sont saisissants.

Un roman graphique poétique et émouvant, d’une justesse incroyable ; qui nous embarque dans un drôle de monde onirique et décalé. Quand l’enfance et sa candeur rencontrent des questions adultes – amour et perte…

Merci à Antigone pour la découverte ! ❤

Yannick Haenel – Tiens ferme ta couronne ***

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Folio – février 2019 – 368 pages

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Jean a écrit un scénario long et indigeste sur la vie de Melville, que seul Michael Cimino, le réalisateur maudit de Voyage au bout de la nuit, pourrait réaliser. En cherchant à le rencontrer, Jean se retrouve à New York à la Frick Collection, à patienter devant Le Cavalier polonais de Rembrandt.

Jean a 49 ans ; plutôt solitaire, il passe ses journées seul à siroter de la vodka et à buller devant des films – il développe une obsession pour Apocalypse Now. Il aime aussi déclamer des noms de poètes dans la nuit. Jean est un personnage loufoque et décalé, un peu timbré et complètement à la ramasse. « Il faut être fou, sans doute, pour éprouver une telle insouciance alors qu’on frôle le gouffre. » Il n’a plus d’argent sur son compte, ne fréquente quasiment plus personne à part son voisin Tot, un homme curieux qui collectionne les fusils de chasse et qui s’absente souvent en lui demandant de s’occuper de Sabbat, son dalmatien.

A la poursuite du daim blanc de la vérité, Jean nous embarque dans une aventure aux accents cinéphile et littéraire, franchement surréaliste, de Paris à New York, en passant par Colmar et le lac de Némi en Italie.

Tiens ferme ta couronne est un roman halluciné à l’écriture séduisante qui m’a au début pas mal déroutée : je ne voyais absolument pas où j’allais, et puis, j’ai cessé de me poser la question et j’ai savouré cette curieuse lecture. Au fil des pages, je me suis laissée emporter par cette drôle d’histoire, oscillant entre scepticisme, curiosité et attachement.

Petit clin d’œil à un précédent roman de l’auteur, Les Renards pâles. Dans lequel Jean vivait dans une voiture, stationnée au 27 rue de la Chine ; « nous n’avions plus d’identité car l’identité n’était qu’un piège, un consentement au contrôle ».

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« J’ai pensé que peut-être il me fallait devenir fou pour devenir sage. »