Amber Lee Dodd – La 13e maison des Bradley ***

Auzou – 2021 – 336 pages

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À douze ans, Noah Bradley a déjà connu douze déménagements. La famille Bradley passe son temps à changer de maison, changer de ville, voire de pays. Pourquoi ça ? La famille Bradley est maudite… En effet, une terrible malédiction les poursuit depuis des siècles, les obligeant à s’enfuir, sans trêve.

Noah a accepté cette réalité – ce quotidien instable et angoissant fait partie de lui. Il s’est plié à respecter les règles de survie : Ne jamais parler de la malédiction à qui que ce soit – Ne jamais oublier l’existence de la malédiction – Ne jamais s’attacher à l’endroit où l’on vit. Il a enfin appris à reconnaître les mauvais signes : chats noirs, phénomènes météorologiques étranges, soudaine apparition du nombre treize, miroirs brisés… Et le plus dangereux : les oiseaux des pôles.

Avant que son père ne parte en mission à l’autre bout du monde pour le travail, Noah lui promet de respecter chacune des règles et de faire attention aux signes.

Sauf que cette fois ci, c’est différent… Noah aime sa vie dans son nouveau quartier, ses copains au collège, sa nouvelle maison. Il ne veut plus partir. Alors, malgré tous les signes qui s’accumulent et auraient dû l’alerter, il n’en dit rien à sa mère et met sa famille peu à peu en danger en brisant chacune des règles.

La 13ème maison des Bradley est un roman surnaturel absolument addictif. C’est une lecture que j’ai dévorée avec un grand plaisir et qui réunit tous les ingrédients : une intrigue qui tient la route, une bonne dose de rebondissements et de surnaturel et juste assez de suspenses pour tenir en haleine jusqu’aux derniers mots.

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Michael McDowell – Blackwater T1 : La Crue ***

Monsieur Toussaint Louverture – 2022 – 260 pages

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Nous sommes à Perdido, une petite ville du sud de l’Alabama, en 1919. Les Caskey, une riche famille de propriétaires, doivent faire face aux dégâts causés par une crue monstrueuse. Ils vont devoir remettre à flot leur scierie, touchée de plein fouet.

Dans la famille Caskey, il y a Mary-Love, la matriarche au tempérament tempétueux et acariâtre, ses enfants Oscar et Sister. Il y a James, leur oncle, et Grâce sa fille. Dont Geneviève, la mère, colérique et alcoolique, n’est jamais là.

En sondant la ville inondée, Oscar et Bray découvrent une jeune femme aux cheveux roux ; des cheveux qui ont la couleur de la boue de la rivière Perdido… Elle aurait passé quatre jours dans une chambre d’hôtel, sans boire ni manger. La valise contenant ses papiers d’identité est introuvable. Elinor Dammert. Si Mary-Love, la matriarche, se méfie d’elle immédiatement, ce n’est pas le cas de son fils Oscar qui tombe sous son charme, et de son beau-frère James qui accueille Elinor chez lui.

L’écriture est magnétique et l’intrigue fascinante. Cette jeune femme qui apparaît mystérieusement dans une chambre d’hôtel et ne semble avoir jamais entendu l’appel à évacuer. Apparue en même temps que la crue, elle semble être une créature de la crue.

Le premier tome d’une saga qui fait beaucoup parler d’elle en ce moment ; et je n’ai pu y résister très longtemps. Ne serait-ce que la beauté des couvertures ! Je me suis procurée d’un coup les trois premiers tomes. Si ce premier tome n’est pas un coup de coeur, il a quand même pas mal éveillé ma curiosité… Le style gothique, l’apparition du surnaturel, les failles de cette famille… L’ambiance et le décor si bien planté. Tout me plaît.

A l’heure où je publie ma chronique, j’ai dévoré les deux tomes suivants et ça y est je suis accro !

Cassandre Lambert – L’Antidote mortel ***

Didier Jeunesse – 2021 – 544 pages

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L’Antidote mortel est un roman choral dense, où 3 personnages prennent la parole à tour de rôle au fil des chapitres.

Whisper, une princesse qui aura bientôt 18 ans et que personne n’est autorisé à voir. Enfermée au château, elle ne voit que son père le tyran – et son obsession morbide de la cacher aux yeux du monde – et sa gouvernante qui lui apprend à se comporter comme une princesse. Sa mère est mourante… Depuis le jour de sa naissance. Lorsque son père lui annonce qu’il compte la marier de force le jour de ses 18 ans, Whisper s’enfuit.

Eden, une orpheline hantée par son passé et qui ne vit que pour accomplir sa vengeance

Jadis, un jeune paysan au physique singulier qui a un don incroyable… Il parvient à s’attirer la sympathie des animaux, à entrer en communion/communication avec eux. Sa tante lui confie une fiole mystérieuse qu’il est censé apporter en personne à la reine pour la guérir de ses maux…

Ces 3 personnages partent en quête de quelque chose, ils quittent la vie qu’ils ont toujours connu. Et ils ont chacun un secret

Un roman décapant, au rythme intense – un roman d’aventure et d’initiation qui se dévore. Les personnages sont attachants ; l’écriture est fluide et l’intrigue rondement menée. La lecture devient vite addictive ! Merci à Mes première 68 de m’avoir fait découvrir cette jolie pépite qui flirte avec le surnaturel, je serais sinon passée à côté.

Sophie Gliocas – Les Enchanteresses ***

Hachette – 2021 – 396 pages

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Bluenn vient d’arriver dans une campagne bretonne avec son père et sa sœur. Elle a dû quitter son confort citadin et sa petite vie de lycéenne parisienne pour ce coin perdu… Autant dire qu’elle tire la tronche ; sa rentrée au lycée du village est loin de l’enchanter.

Bluenn se lie avec Flora, une ado différente, sans amie, souvent moquée par les autres. Ensemble, elles essuient remarques, moqueries de la part d’Antoine et sa bande de pimbèches. Il y a Lizig aussi, dont des photos dénudées ont circulé sur le net suite à une trahison amoureuse. Depuis, les moqueries pleuvent sur elle.

Lors d’une sortie scolaire dans la forêt de Brocéliande, les filles se retrouvent ensemble et découvrent un mystérieux grimoire. Le soir d’Halloween, les trois filles l’ouvrent et lisent une incantation… Et dès le lendemain, de curieux événements se déroulent au lycée. Il semblerait qu’elles soient désormais devenues des enchanteresses et qu’elles aient le pouvoir de se venger de leurs harceleurs

Un roman dans lequel je me glisse de prime abord avec méfiance. Et qui finalement me plaît beaucoup. Les Enchanteresses est une lecture que j’ai dévorée! Les personnages féminins m’ont beaucoup plu. C’est un roman surnaturel qui se révèle beaucoup plus fin et intelligent qu’il n’y paraît, avec des personnages féminins au tempérament fort ; un roman ensorcelant et féministe, dont j’ai très envie de découvrir la suite.

Tanya Tagaq – Croc fendu **

Croc-fendu

Editions Bourgois – mars 2020 – 208 pages

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« Nous, les enfants du printemps, la ville est notre terrain de jeu. » Nunavut, fin des années 70. Un territoire isolé au nord du Canada. Le pays des Inuits. Une bande de gamins traîne dans les rues de la ville. « Notre meute humaine aux cheveux noirs. » Ils n’ont pas de limites, pas de couvre-feu. Sauf la narratrice. Ils savourent l’enfance, comme une sève magique. Ils sont aux portes de l’adolescence, ils le savent. Ils s’y préparent. 

Autour de la ville, il y a les lacs, la toundra. La vie animale dans laquelle ils aiment se perdre.

À l’adolescence, la narratrice est dans un collège où on lui interdit de parler sa langue maternelle, l’inuktitut. Très vite, il y a les soirées alcool, drogue, solvants, sexes. L’enfance s’évapore.

La jeune fille passe sa vie dans la nature, à côtoyer le monde animal et à s’y égarer de manière absolue. On perd lentement pied avec la réalité ; on ne sait plus où commence l’imaginaire, où prend fin la réalité.

Tout au long de cet ovni littéraire, on a l’impression d’être plongé dans un rêve psychédélique où l’amour se fait avec une aurore boréale, où on enlace des renards et des ours. Une plongée dans un immense trip hallucinatoire, où la réalité perd ses contours et devient poreuse.

Certains passages sont de vrais poèmes, pour exprimer l’abomination humaine, le viol. Tanya Tagaq se saisi du langage et joue avec, métamorphosant le monde sous nos yeux, effaçant peu à peu les frontières entre animalité et humanité, réel et imagination, naturel et surnaturel.

Croc fendu, en nous offrant le portrait d’une enfant qui devient adolescente puis femme, puis mère, nous délivre un récit qui m’a violemment déroutée mais émue ; la prose, parsemée ici et là de dessins en noir et blanc, est brute et poétique ; elle dit toute la violence de ce quotidien, son âpreté.

Laurine Roux – Une immense sensation de calme ****

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Folio – juin 2020 – 144 pages

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La voix que l’on entend entre ces pages est celle d’une jeune fille ; encore vierge de tout. Et puis un jour dans la montagne, elle rencontre Igor. Lorsque son regard se pose sur lui, son corps fond, son coeur cogne.

« Il y a des gens qui sont bâtis pour exister toujours, leur corps éblouissant érigé pour résister aux assauts du temps, de la maladie et de la mort. Des anatomies de soleil et d’éclat. Igor était de ceux-là. »

Elle tombe amoureuse sans avoir eu le temps de s’y préparer, et elle suit aveuglément Igor à travers la montagne hostile et dévorante ; elle est désormais sienne. Ils voyagent à travers la taïga, font corps avec la nature.

La jeune fille se remémore sa vieille Baba, ses récits aux accents légendaires. Avant de s’abandonner au Grand-Sommeil, la vieille femme lui a raconté des histoires d’avant le Grand-Oubli. A l’abri du vent qui souffle avec acharnement, les petites vieilles aiment se confier à la jeune fille. Comme la vieille Grisha, qui lui confie son passé – son amour aussi dévastateur que fugitif, l’origine des Invisibles, ces êtres mi-humains mi-sauvages aux yeux blancs qui chassent à mains nues et trouvent refuge au coeur de la montagne.

Le récit de Laurine Roux est sauvage, animal ; son écriture brute et poétique. C’est une lecture déroutante, absolument unique en son genre qui m’a subjuguée. Je me suis laissée embarquer au coeur de cette nature inhospitalière.

En quelques pages, grâce à sa plume évocatrice et ample, l’autrice déploie tout un univers aux accents surnaturels et merveilleux, qui me rappelle celui de Véronique Ovaldé et le courant du réalisme magique. On ne sait à quelle époque le récit se déroule ni dans quel pays, mais les lieux et les fleuves ont des accents slaves. L’histoire est empreinte de mystère, où nature et personnages ne font qu’un, où amour et mort sont étroitement liés.

Une très belle pépite littéraire !

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« Rappelle-toi ! La montagne crève l’eau autant qu’elle y sombre et le lac gobe la pierre autant que la pierre le déchire. C’est une union et un combat permanent, une danse brutale dans laquelle les baisers sont des morsures et les coups des ébats. De ces amours hybrides naissent des accidents, et les monstres sont des prodiges. »

Xavier de Moulins – La vie sans toi **

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JC Lattès – mars 2019 – 304 pages

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Eva et Paul sont restés ensemble malgré le drame qui les a ébranlés il y a 8 ans. Eva passe sa vie à voyager pour le travail, sauter dans l’Eurostar pour Londres, attraper des vols pour l’Amérique du Sud. Tout ça pour gérer l’argent des riches. Les rendre encore plus riches. Elle vit à cent à l’heure, immergée dans les chiffres, le monde de la finance. Les sables mouvants des marchés financiers. Quant à Paul, il peint dans son atelier – il se retrouve en panne d’inspiration alors que son exposition a bientôt lieu.

Le père s’est réfugié dans sa peinture et la mère dans son travail.

Les voix de l’homme et de la femme alternent, chapitre après chapitre. Les Je se succèdent, se répondent. Qu’est ce qui les ronge depuis 8 ans ?

Eva fait la connaissance d’Andreas Serain, comme serein mais avec un a. Un homme doux et mystérieux. Qui l’attire dans ses filets. Parfaite occasion pour la mère de famille meurtrie de s’extraire de cette vie peuplée par les fantômes du passé.

Décidément les thrillers ne me réussissent pas ces derniers jours. Encore une déception. La vie sans toi est un thriller psychologique avec une pointe de surnaturel sur le deuil, les fantômes du passé qui s’est révélé bien vite addictif et dont j’ai tourné les pages avec avidité. Mais quelle fin décevante ! Un retournement de situation auquel je n’ai pas cru le moins du monde ; la dissociation d’identité, voie de la facilité ? …

Benedict Wells – La vérité sur le mensonge ***

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Slatkine & Cie – Août 2019 – 208 pages

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Conquise par La fin de la solitude, j’avais en revanche été déçue par Le dernier été, qui m’avait laissée un sentiment très mitigé.

Dans son nouvel opus, Benedict Wells nous livre dix récits assez différents les uns des autres, où l’étrange n’est jamais loin et la réalité souvent incertaine

J’ai été particulièrement marquée par Henry M., le héros tragique de la première nouvelle, La Promenade. Ce père de famille qui éprouve le besoin d’une randonnée en solitaire le jour de l’anniversaire de son fils David, qui souffre de migraine chroniques. Il ne tient pas compte des conseils de sa femme et décline la proposition de sa fille de l’accompagner. Au fur et à mesure de sa randonnée, l’étrange s’invite sournoisement dans la réalité : une brusque odeur de putréfaction, un chien menaçant qui apparaît, puis disparaît, une terrasse désertée. Comme si la réalité se mettait soudainement à déraper, à le trahir.

Et puis il y a Margo, cette jeune romancière en mal d’inspiration, qui passe l’hiver à travailler sur son roman, sans succès. Une nuit, elle est réveillée par le baiser d’un inconnu aux cheveux bouclés bleus

Et ces deux hommes qui se retrouvent enfermés à clé dans une salle sans savoir pourquoi et qui survivent grâce à des parties de ping-pong.

Et ce gardien de nuit qui passe Noël dans une bibliothèque, entouré de milliers de livres. Le lien semble hanté, mais ce ne sont que les classiques de la littérature qui se mettent à parler entre eux.

Enfin, dans la nouvelle qui donne son nom au recueil, on rencontre un réalisateur vieillissant qui décide de révéler la vérité à un journaliste venu l’interviewer. Une histoire mêlant Star Wars et un étrange ascenseur permettant de voyager dans le temps.

Le talent de conteur de Benedict Wells est proprement fabuleux et jubilatoire ; j’ai dévoré en un clin d’œil ce recueil composé de nouvelles tour à tour touchantes, effroyables, surprenantes et drôles qui nous plongent dans un monde où la réalité se laisse sournoisement envahir par le surnaturel et où l’on se retrouve ballotté entre vérité et mensonge.

Haruki Murakami – Le Meurtre du Commandeur – Livre 1 ***

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Belfond – octobre 2018 –  456 pages

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Quand sa femme Yuzu lui annonce qu’elle veut divorcer, le narrateur, un peintre trentenaire en mal d’inspiration, devenu malgré lui portraitiste, prend sa voiture et se met à sillonner le Japon, de part en part. Sa voiture finit par rendre l’âme et il s’installe dans une maison isolée sur une montagne, dont le propriétaire est Tomohiko Amada, un artiste de génie. C’est une maison coupée du monde, sans réseau, entourée de forêts… Une maison dans laquelle, étrangement, aucun tableau n’orne les murs. Et dans laquelle il sent comme une présence. Pour ne pas perdre la boule avec cette solitude, il donne des cours dans une petite école d’art en ville.

Le peintre passe ses soirées sur la terrasse, à fixer les étoiles. Sur la montagne en face, une autre demeure fastueuse, et un homme assis de la même façon que lui, perdu dans ses pensées, ou dans la contemplation du ciel. Qui est-il ? Il l’apprendra bien assez tôt : c’est monsieur Menshiki, qui est prêt à débourser une somme astronomique pour qu’il réalise son portrait. Un homme énigmatique à la chevelure blanche qui suscite bien des rumeurs… Et qu’il ne parvient pas au début à peindre ; quelque chose en cet homme résiste à la représentation.

Après la découverte dans le grenier d’une toile inédite de Tomohiko Amada, soigneusement enveloppée dans du papier – Le Meurtre du Commandeur – des événements pour le moins étranges commencent à se produire… Comme si quelque chose s’était déplacé, comme si un autre monde s’était entrouvert ; le narrateur semble avoir basculé de l’autre côté du miroir. Le frontière entre réel et irréel devient de plus en plus poreuse, incertaine.

Un roman hypnotique qui m’a happée dès les premiers mots : du pur Murakami, comme je les aime. Un roman qui rappelle Le Portrait de Dorian Gray, mais aussi Alice au pays des merveilles… Un pied dans le monde réel, et l’autre dans l’univers du conte et de la fantasmagorie. Ce premier tome est étrange et fascinant à souhait ; Murakami interroge et explore la part d’ombre en chacun de nous… Et on le referme avec l’envie irrépressible de se jeter sur la suite. ❤

Marie-Christophe Ruata-Arn – Sept roses rouges pour Rachel **

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Éditeur : La Joie de Lire – Date de parution : 2018 – 272 pages

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Elena est en route avec sa mère pour Cigliano, petit village italien écrasé par la chaleur estivale. La jeune fille est furieuse car elle devait passer la soirée avec son amoureux musicien et ses amies Prune et Sarah. Mais elle a loupé son bac, elle n’a donc pas son mot à dire… En août, il fait une chaleur à crever dans la plaine du Pô et il n’y a aucun réseau. Mère et fille font le voyage afin de signer le contrat de vente de la maison de la grand-mère, la nonna Rachel. Des histoires un peu folles s’échangent dans le village à propos de cette vieille bicoque perdue au milieu des rizières où Elena a passé tous ses vacances d’été lorsqu’elle était enfant. Selon certains, les semaines précédant sa mort, la nonna aurait été vue en train de parler et de danser seule au milieu de son salon, en pleine nuit. Comme personne n’a envie d’entrer dans cette maison qui semble bruissante d’esprits, c’est Elena qui va s’y coller, afin de se racheter une conduite auprès de ses parents.

Un joli roman surnaturel, d’une surprenante poésie que j’ai trouvé charmant et déroutant. J’ai aimé cette histoire d’amour et de fantôme. Alors oui, la fin est attendue et facile, peut-être trop convenue, mais le côté insolite de ce roman m’a séduite.

Roman lu dans le cadre de l’opération masse critique Babelio

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