Gerbrand Bakker – Parce que les fleurs sont blanches ***

Folio – février 2023 – 224 pages

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Gerson, et ses frères jumeaux Kees et Klaas sont trois adolescents qui vivent avec Gerard, leur père et Daan leur chien. Leur mère, la grande absente, celle qui prend toute la place dans leurs têtes, est partie dans une voiture rutilante, aimer un autre homme en Italie. Il ne leur reste qu’une petite voiture, une vieille guimbarde – couleur morve – dans laquelle ils s’entassent quand ils vont faire des courses, voir les grands-parents…

Un dimanche matin, ils roulent au milieu des poiriers en fleurs, ils se chamaillent, ils rient, le soleil brille, une voiture les percute. Gerson se retrouve dans le coma, le bras droit broyé, aveugle. Ses beaux yeux verts ne verront plus jamais. Démunis, les 3 hommes se retrouvent dans la petite chambre d’hôpital, autour de Gerson, inaccessible. Ils lui parlent, tentent de le faire revenir à la vie, au monde, à la réalité ; ils tentent de s’habituer à le regarder autrement que dans les yeux.

Un roman poignant, qui alterne les points de vue ; celui des jumeaux et celui de Gerson, sa voix intérieure en italique qui raconte un rapport au monde bouleversé. Comment accepter qu’on ne verra plus jamais le monde qui nous entoure, à treize ans? Gerson ne se résout pas à vivre dans le noir… « Noir », ce drôle de jeu auquel il pouvait jouer des heures avec ses frères – identifier une cible, fermer les yeux et se déplacer vers cette cible, sans se tromper. Un récit court et bouleversant, que l’on referme la gorge toute nouée.

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Gabrielle Filteau-Chiba – Sauvagines ***

Folio – février 2023 – 400 pages

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La narratrice a tout quitté pour vivre dans une roulotte au fond des bois, au cœur de la forêt du Kamouraska. Raphaëlle vit seule avec sa chienne Coyote, loin de sa famille avec qui les relations sont conflictuelles, loin de la société patriarcale et consumériste. Elle vit au plus près des animaux, elle en a fait son métier ; elle est garde forestière. Pour se donner du courage, elle regarde souvent la photo de son arrière-grand-mère Marie-Ange, qu’elle n’a jamais connu mais à laquelle elle s’identifie beaucoup.

Un matin, sa chienne disparaît. En fin de journée Raphaëlle part à sa recherche… Et tombe sur un important site de braconnage. La jeune femme va se rendre compte qu’elle est sous la surveillance de la pire espèce humaine. Et que ce ne sont pas tant les ours qui sont à craindre.

Dans sa fuite, Raphaëlle va néanmoins faire une belle rencontre – celle d’Anouk, dont elle trouve le journal intime et ne peut s’empêcher d’y jeter un oeil. Une femme comme elle, qui a préféré fuir la société pour mieux se retrouver.

Sauvagines est un beau roman ensauvagé, éco-féministe, entre rage et espoir. À la fois thriller et roman de nature writing. Un roman puissant et engagé, véritable ode à la Nature, qui m’a beaucoup plu.

Laurine Roux – Une immense sensation de calme ****

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Folio – juin 2020 – 144 pages

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La voix que l’on entend entre ces pages est celle d’une jeune fille ; encore vierge de tout. Et puis un jour dans la montagne, elle rencontre Igor. Lorsque son regard se pose sur lui, son corps fond, son coeur cogne.

« Il y a des gens qui sont bâtis pour exister toujours, leur corps éblouissant érigé pour résister aux assauts du temps, de la maladie et de la mort. Des anatomies de soleil et d’éclat. Igor était de ceux-là. »

Elle tombe amoureuse sans avoir eu le temps de s’y préparer, et elle suit aveuglément Igor à travers la montagne hostile et dévorante ; elle est désormais sienne. Ils voyagent à travers la taïga, font corps avec la nature.

La jeune fille se remémore sa vieille Baba, ses récits aux accents légendaires. Avant de s’abandonner au Grand-Sommeil, la vieille femme lui a raconté des histoires d’avant le Grand-Oubli. A l’abri du vent qui souffle avec acharnement, les petites vieilles aiment se confier à la jeune fille. Comme la vieille Grisha, qui lui confie son passé – son amour aussi dévastateur que fugitif, l’origine des Invisibles, ces êtres mi-humains mi-sauvages aux yeux blancs qui chassent à mains nues et trouvent refuge au coeur de la montagne.

Le récit de Laurine Roux est sauvage, animal ; son écriture brute et poétique. C’est une lecture déroutante, absolument unique en son genre qui m’a subjuguée. Je me suis laissée embarquer au coeur de cette nature inhospitalière.

En quelques pages, grâce à sa plume évocatrice et ample, l’autrice déploie tout un univers aux accents surnaturels et merveilleux, qui me rappelle celui de Véronique Ovaldé et le courant du réalisme magique. On ne sait à quelle époque le récit se déroule ni dans quel pays, mais les lieux et les fleuves ont des accents slaves. L’histoire est empreinte de mystère, où nature et personnages ne font qu’un, où amour et mort sont étroitement liés.

Une très belle pépite littéraire !

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« Rappelle-toi ! La montagne crève l’eau autant qu’elle y sombre et le lac gobe la pierre autant que la pierre le déchire. C’est une union et un combat permanent, une danse brutale dans laquelle les baisers sont des morsures et les coups des ébats. De ces amours hybrides naissent des accidents, et les monstres sont des prodiges. »

Fabrice Caro – Le discours **

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Folio – février 2020 – 224 pages

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Lors d’un dîner en famille, Adrien apprend qu’il doit faire un discours pour le mariage de sa sœur Sophie, alors qu’il a encore du mal à se remettre de sa rupture avec Sonia, qui date du mois dernier. « C’est le plus beau cadeau que tu puisses faire à ta sœur » lui dit son beau-frère… 

Le problème d’Adrien, c’est qu’il n’ose pas dire non. Il n’ose pas, tout court. On peut très bien l’appeler Aurélien pendant deux ans sans qu’il nous corrige. 

Et puis, il faut dire qu’il n’arrive pas à se sortir de la tête son ex, à qui il a envoyé un sms à 17h24, et auquel elle n’a jamais répondu.

Adrien se retrouve pris au piège ; entre le gratin dauphinois et le gâteau au yaourt, il va tenter de sauver sa peau tout en essayant de renouer avec son ex. 

Le temps d’un dîner en famille, nous nous retrouvons plongés dans les pensées de ce quarantenaire à la personnalité un peu farfelue ; Adrien est un anti-héros lâche, peureux, hypocondriaque et superstitieux. 

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé le style complètement absurde et cocasse qui m’avait pliée en deux dans Zaï Zaï Zaï Zaï. Certaines scènes m’ont vraiment fait exploser de rire, je me suis surprise à ricaner toute seule, mon livre à la main. Si j’ai passé un savoureux moment de lecture, je ne suis pas certaine que ce roman me reste autant en mémoire que la BD…

Pouchkine – Eugène Onéguine ***

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Folio – 1996 – 336 pages

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Ce classique de la littérature russe, je n’en ai entendu vraiment parler que lorsque j’ai lu le roman de Clémentine Beauvais, Songe à la douceur. Depuis, j’avais très envie de découvrir l’Eugène de Pouchkine…

C’est par la voix d’un narrateur très présent, un ami proche des deux héros, que nous est racontée la jeunesse d’Eugène ; son goût pour les femmes, le dandysme, les bals. Sa rencontre avec Lenski. Sa rencontre avec la douce Tatiana, timide, amoureuse de la nature, contemplative. Une fille simple avec ses rêves qui découvre la passion et ses souffrances.

Tatiana déclare sa flamme à Eugène à travers une longue lettre mais il se fiche de ses élans, elle est trop jeune. Il est las des mondanités, tout l’ennuie. Après une provocation en duel avec son ami de toujours qui y perd la vie, Eugène prend le large et se retire du monde. Des années plus tard, il retrouvera Tatiana, mariée à un général, changée. Il en tombera follement amoureux

Eugène Onéguine est un roman en vers, un long poème, avec des passages fulgurants et sublimes. Un petit bijou poétique de l’époque romantique. Un chant d’amour et de spleen, en huit chapitres qui se lisent avec délectation.

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Marcus Malte – Le garçon ***

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Folio – août 2018 – 592 pages

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Il n’a pas de nom, ne parle pas et n’a quasiment jamais vu d’autres humains à part la femme qui est sa mère. Cette femme qui finit par mourir, face à la mer – ou cet immense lac qu’elle prenait pour une mer. « Mer, mer » répétait-elle avant de s’éteindre. Ces mots ne cesseront de le hanter.

Nous sommes en 1908 lorsque le garçon se met en chemin et quitte le sud. Il semble avoir dix ou douze ans. Il marche, de jour comme de nuit, séjourne dans un canyon. S’abreuve à la nature. Sur son chemin, il fera des rencontres marquantes qui vont le façonner, l’enrichir ; certains personnages resteront gravés en lui…

Comme ces habitants d’un petit hameau perdu – les premiers humains qu’il rencontre… Parmi eux, l’homme-chêne et Gazou, l’enfant-torrent, l’homme-renard, la femme-mante, l’homme-dindon… Méfiants, ils finissent par l’accueillir parmi eux, mais sans jamais se départir de leurs accusations.

Comme Babrek, l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire. Ses longues tirades, ses maximes, ses récits et formules sur la vie… Il ne les oubliera jamais.

Comme Emma Van Ecke, un visage d’une beauté singulière, barré d’une cicatrice… Emma et leurs ébats, Emma son grand amour. « Mon amour, disait-elle. » Pour elle, il sera Félix, en référence à l’émotion qu’il ressent pour chaque morceau de Mendelssohn.

Et puis, la Guerre viendra le chercher – il sera alors Mazeppa, envoyé comme chair à canon sur les champs de bataille, ces brasiers dévastateurs qui révéleront sa face la plus sombre.

Roman initiatique porté par une plume flamboyante et poétique, d’une grande richesse, Le Garçon m’a transportée. J’ai savouré l’écriture de Marcus Malte, non dénuée d’ironie.

La Grande et la petite histoire s’entremêlent. Sur trente ans – de 1908 à 1938 – nous suivons ce garçon dans l’évolution de sa représentation et de sa compréhension du monde, de l’humain – entre noirceur et lumière. Malgré le « il » distant, nous sommes au plus près des sensations et sentiments de l’enfant puis de l’adulte que la vie fait de lui.

Les pages sur la guerre et ses horreurs m’ont fait frôler l’ingestion ; je garde en tête cette liste de disparus et de morts sur plusieurs pages. L’accumulation, l’excès, l’horreur transpirent des mots.

Un de ces grands romans, qui restent en mémoire un moment.

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« Et de grâce faites que le mystère perdure. L’indéchiffrable et l’indicible. Que nul ne sache jamais d’où provient l’émotion qui nous étreint devant la beauté d’un chant, d’un récit, d’un vers. »

« Qu’y a-t-il de précieux en ce monde? Qu’y a-t-il de sacré? »

Violaine Huisman – Fugitive parce que reine ***

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Folio – avril 2019 – 304 pages

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C’est à travers les yeux de la petite fille qu’elle était que Violaine raconte son enfance tumul-tueuse auprès d’une mère pas comme les autres. Une mère un peu folle, qui oscille entre ombre et lumière, qui survit malgré ses blessures et sa défaillance. Une mère dont le diagnostique tombe quand l’enfant a dix ans : elle est maniaco-dépressive.

L’enfant nous raconte tout : les séjours en hôpital psychiatrique, les visites récurrentes des pompiers pour réanimer la mère… Ses coups d’éclats, ses folies en voiture… Leur quotidien complètement barré qu’il faut cacher aux autres afin que la famille ne vole pas en éclats.

Un récit qui bouillonne et qui fourmille de détails, de souvenirs, d’anecdotes ; ça part dans tous les sens. Le texte semble vouloir rendre compte de la folie de cette mère, sans rien omettre de cette enfance instable. Un récit auquel j’ai du mal à accrocher car il arrive après ma lecture de Dites-lui que je l’aime. Je me sens agacée par cette lecture et je décroche un peu – j’ai déjà lu ça.

Et puis dans la deuxième partie, l’auteure prend ses distances avec l’intime et nous raconte l’histoire de sa mère, le récit de sa vie, depuis sa naissance. L’immersion dans le texte commence enfin. Et le roman de Violaine prend le dessus sur celui de Clémentine. Fugitive parce que reine me prend par surprise, je ne m’attendais pas à être autant émue.

Un récit autobiographique déchirant qui nous dévoile les questionnements d’une femme sur le deuil de la mère, la maternité, la folie. La fin m’a particulièrement émue. On fait la connaissance d’une femme qui s’est toujours revendiquée libre, jusqu’à la fin. Une femme blessée dans son enfance, qui ne s’en est jamais remise, qui a toujours voulu donner à ses filles ce qu’elle n’avait pas eu.

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« La vérité d’une vie n’est jamais que la fiction au gré de laquelle on la construit. »

« Qu’est-ce qu’on garde d’une vie ? Comment la raconter ? Qu’en dire ? Est-ce qu’une vie compte autrement que dans l’enfantement ou la création ? Quelle vie vaut la peine d’être retenue ? De qui se souvient-on ? De qui se souviendra-t-on ? »

Elitza Gueorguieva – Les cosmonautes ne font que passer ***

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Éditeur : Folio – Date de parution : juin 2018 – 192 pages

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Ce court roman dirigé par la deuxième personne du singulier met en scène une enfant bulgare de sept ans qui se passionne pour la « conquête spéciale » et Iouri Gargarine. Son rêve : être cosmonaute. Elle se prépare pour cette mission secrète : pourquoi ce métier serait-il réservé seulement aux garçons ?! Quel est ce monde absurde où les petites filles devraient forcément se tenir sagement à carreaux ? … Le « tu » nous délivre le quotidien de cette enfant ; sa mère qui fume des dizaines de clopes par jour pour maintenir à distance son angoisse ; Constantza, cette gamine qui la suit partout et qui par devenir sa meilleure amie, forcée par le destin ; son grand-père communiste – un vrai de vrai – dont elle est si fière ; sans oublier Joki, son chien, son fidèle assistant dans sa mission secrète.

Elle grandit, passant de l’enfance à l’adolescence, de Iouri Gargarine à Kurt Cobain, de la dictature de la fin des années 1980 au post-communisme. La petite histoire se mêle à la grande. Et l’on finit par s’attacher à cette voix d’enfant à la fois naïve et ironique – une naïveté qui crée l’ironie. Au fil des chapitres brefs aux drôles de titres qui s’enchaînent, le ton truculent devient savoureux. Une lecture fraîche, drôle mais aussi touchante.

Tracy Chevalier – A l’orée du verger ***

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Éditeur : Folio – Date de parution : avril 2018 – 400 pages

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Nous sommes dans l’Ohio en 1838. La famille Goodenough s’installe sur les terres marécageuses du Black Swamp où la vie est rude. Chaque année, la fièvre des marais fait des ravages et emporte un de leurs enfants. C’est James qui a voulu s’installer sur ces terres boueuses ; passionné par les pommes, il entretient avec patience et amour son verger, composé d’une petite cinquantaine de pommiers qu’il connaît par cœur. Sa femme Sadie ne s’est jamais sentie à sa place sur ces terres ; souffrant d’une grande solitude, elle passe ses journées à se saouler à l’eau de vie de pommes, à aboyer sur ses enfants et à éprouver fureur et rancœur envers James. Les Goodenough sont un couple en guerre perpétuelle.

Quinze ans plus tard un de leurs fils, Robert, se retrouve en Californie après avoir pas mal bourlingué, toujours en direction de l’Ouest. C’est l’effervescence de la Ruée vers l’or. Un temps, il devient chercheur d’or puis finit par se passionner pour les arbres et devenir récolteur de graines et de plants d’arbres destinés à être expédiés en Angleterre. Pendant des années, le jeune homme écrit des lettres à ses frères et sœurs qui demeurent sans réponse. Un jour, sa sœur Martha débarque, le cœur lourd et le ventre plein.

C’était ma première rencontre avec l’écriture de Tracy Chevalier et je me demande comment j’ai fait pour ne pas la lire avant… La romancière décrit avec talent la dureté des conditions de vie dans le Black Swamp, les drames qui n’épargnent personne ; elle nous emporte ainsi dans un voyage à travers les États-Unis du XIXème siècle. A l’orée du verger est un très beau roman qui nous immerge dans l’histoire américaine, celle des pionniers, de la Ruée vers l’or, celle aussi des pommiers et des arbres millénaires. Une lecture à la fois déchirante et sereine, que j’ai pris le temps de lire et de savourer.

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« C’est juste que… eh bien, ces arbres se plaisent plus dans le Black Swamp que je m’y plairai jamais. Ils se sont acclimatés ici. Pourtant c’est que des arbres ! »

Erri De Luca – Les poissons ne ferment pas les yeux ***

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Editeur : Folio – Date de parution : février 2016 – 117 pages

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Le narrateur remonte le fil de ses souvenirs – un bond de cinquante ans en arrière – et se remémore l’été de ses dix ans. Il passe ses vacances sur une petite île au large de Naples, avec sa mère. Fasciné par la pêche, il passe des heures à observer les pêcheurs, lorsque le libeccio ne souffle pas. Le verbe aimer lui est totalement étranger et les adultes qui l’emploient demeurent pour lui un mystère.

Sur la plage, il rencontre une fille de son âge, qui lit des polars et écrit des histoires sur les animaux. « J’aime les animaux. Ils nous connaissent et nous ne savons rien d’eux. » Elle va toujours droit au but, ne perd pas de temps en paroles inutiles, à la façon d’un animal. Trois garçons plus âgés, jaloux, se mettent à provoquer le narrateur, à le harceler.

Dix ans : l’âge frontière. L’âge où l’enfance demeure mais se trouve déjà en partance. « À dix ans, on est dans une enveloppe contenant toutes les formes futures. On regarde à l’extérieur en adultes présumés, mais à l’étroit dans une taille de souliers trop petite. La définition d’enfant subsiste, à cause de la voix et des jouets délaissés, mais encore conservés. »

Un court roman poétique à l’écriture ciselée, qui évoque l’enfance avec beaucoup de justesse et de sensibilité. « J’ai habité mon corps, en le trouvant déjà plein de fantômes, de cauchemars, de tarentelles, d’ogres et de princesses. »

Avec Les poissons ne ferment pas les yeux, je découvre la plume de Erri De Luca, et je ne suis pas déçue ! Si vous avez d’autres titres à me conseiller, je suis preneuse…