Rachel Corenblit – Un peu plus près des étoiles ***

Bayard Jeunesse – 2019 – 248 pages

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L’adolescent qui prend la parole dans ce roman en a marre. Son père, médecin généraliste, change de poste tellement souvent qu’ils sont obligés de déménager à chaque fois. Ils bougent de ville en ville, parfois le gamin ne peut même pas terminer une année scolaire dans le même établissement. De tous ces déménagements, il n’en peut plus.

Pour cet énième déménagement, Rémi et son père se retrouvent logés dans un centre de repos pour les grands brûlés, les accidentés, les amputés, ceux qui viennent de subir une chirurgie réparatrice.

Rémi est un ado solitaire, qui trouve du réconfort en écoutant des cassettes de chansons des années 80 avec le vieux walkman que lui a donné sa grand-mère. Ces cassettes ont été enregistrées par sa mère, qui était ado à l’époque. Sa mère, dont l’absence est devenue une habitude dont il s’est accommodée.

Dans ce centre de repos, il fait la connaissance d’un groupe d’enfants et adolescents défigurés. Petit à petit, une amitié hors du commun va se nouer entre Rémi et ces gueules cassées. Il y a Sara, cynique à souhait, avec ses grands yeux bleus au milieu d’un visage dévasté ; Adonis, l’éternel gentil…

Un peu plus près des étoiles est un roman poétique, sans pathos. Si on début, je commence ce roman sur mes gardes, un peu dubitative, je suis vite rattrapée par l’émotion ; elle est brute, elle monte crescendo. Quant à l’écriture de Rachel Corenblit, que je découvre, elle est saisissante. Chaque chapitre porte le titre d’une chanson. Un roman musical sur la folie et la différence, la beauté et la laideur, qui prend aux tripes.

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Marion Brunet – Vanda ***

Le Livre de Poche – mars 2021 – 224 pages

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De Vanda, personne ne sait grand chose ; son passé demeure obscure. C’est une femme aux cheveux fous, aux tatouages hypnotiques, qui vit seule avec Noé son fils de six ans, dans un minuscule cabanon, au bord de la Méditerranée. Noé, alias Bulot, qui n’a jamais connu son père. Mère et fils vivent tous les deux en marge des autres, de la ville. Ils n’ont besoin de personne d’autre ; ils se suffisent à eux-mêmes.

« Toi et moi contre le reste du monde. »

Vanda est une vraie mère louve, sauvage, protectrice, possessive. Elle aime son fils à la folie. « Rien que son fils et elle, il n’y a que ça qui compte vraiment, au final. Son visage dans sa nuque, elle renifle son odeur comme une bête, se retient de le mordre. » Leur relation est fusionnelle.

Et puis un jour, Simon, le père de l’enfant, débarque dans leur vie après sept ans d’absence. Sept ans pendant lesquels il ne s’est jamais douté qu’il avait un fils. Le monde de Vanda s’apprête à voler en éclats.

Vanda m’a littéralement bouleversée. Cette femme éprise de liberté, solitaire, qui se fout du regard des autres, folle de son fils – prête à tout pour ne pas le perdre et dont la rage ne demande qu’à être libérée.

Marion Brunet nous offre à travers une écriture violemment poétique un saisissant portrait de femme et de mère ; quand la sphère intime se heurte à la violence de la société. L’émotion des dernières pages est intense.

Une lecture comme un uppercut, de laquelle je ne sors pas indemne.

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« Vanda a admis très tôt qu’elle était seul, comme on est seule au jour de sa mort. Elle en a consommé la douleur jusqu’à en faire une identité, une armure. »

« Quand son fils est né, quand elle l’a reçu contre elle la première fois, ça a déchiré quelque chose, en dedans. Il était là et il n’avait qu’elle. Il va t’aimer toute sa vie, elle se répétait, et elle ne savait pas si c’était un bonheur ou une putain de malédiction. »

« Le coeur de Noé tremble jusqu’aux prémices d’un sanglot mais la peur est trop grave pour libérer de nouvelles larmes. Il est trop tôt. A moins que la seule défense possible soit l’envol, l’envolée d’un rire qui ne prend sa source dans aucune drôlerie, qui se suffit à soi-même, un rire qui s’écoute grelotter, racler, battre le bruit des vagues. Un rire qui ne tient pas la distance. Le même rire que celui de sa mère. Il a six ans, il va tout perdre. »

Ali Smith – Hiver **

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Grasset – février 2021 – 320 pages

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« C’est à ça que sert l’hiver : à se souvenir que tout s’arrête puis revient à la vie. »

Sophia commence lentement à perdre la raison, le jour où une tache apparaît à la périphérie de son champ de vision. Une tache qui se transforme en tête de petite fille grimaçante. À la respiration sifflante.

Son fils Art est censé venir pour les fêtes de Noël, et lui présenter enfin Charlotte, sa petite amie. Sauf que cette dernière l’a quitté quelques jours plus tôt. Pour sauver les apparences, il propose à une jeune fille rencontrée à un arrêt de bus de jouer le rôle de Charlotte, contre rémunération… Mais en arrivant chez sa mère, Art se rend compte qu’elle ne va pas bien. Quelque chose ne tourne pas rond. Il se décide à appeler la sœur de sa mère, Iris.. mais elles ne se sont pas vues depuis plus de 30 ans.

Une sourde ironie se dégage de ce roman, qui semble plongé dans une drôle de torpeur. Pendant cet hiver, Ali Smith nous entraîne dans une danse singulière, entre folie, rapport familiaux tortueux, solitude et questionnement politiques et environnementaux.

Valérie Perrin – Changer l’eau des fleurs ****

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Le Livre de Poche – 2019 – 672 pages

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Violette Toussaint a des voisins assez peu bruyants… Forcément, ils sont tous enterrés six pieds sous terre. Violette est gardienne de cimetière et habite donc juste à côté ; elle ouvre et ferme les grilles, entretien les tombes et recueille les confidences de tous – des gens de passage comme des habitués.

D’elle, personne ne sait grand chose, à part que son mari a mystérieusement disparu il y a vingt ans.

Chapitre après chapitre – comme autant de citations et d’épitaphes – les souvenirs de Violette nous sont dévoilés – à travers une subtile alternance du passé et du présent – et nous prenons connaissance du drame qui a touché sa vie et l’a menée jusqu’à ce cimetière qu’elle ne peut quitter.

Un matin très tôt, un homme frappe à sa porte. Les cheveux en bataille, une allure un peu triste ; il se dit commissaire. Il doit réaliser les dernières volontés de sa mère : répandre ses cendres sur la tombe d’un homme qu’il n’a jamais connu.

Changer l’eau des fleurs est un roman que j’ai dégusté lentement ; c’est une lecture douce et mélancolique. Le texte se déroule à la façon d’une lente mélopée, il suffit de se laisse emporter par les mots et la vie de Violette. Un roman dense qui questionne le deuil, la mort, l’amour, les deuxièmes chances et le passé-douleur qui encombre et plane comme une ombre. Une lecture qui émeut, qui remue, qui secoue, empreinte de douleur mais aussi de douceur et d’espoir. Beauté de ce roman qui m’a saisie par surprise. ❤

Dominique Fortier – Les villes de papier ***

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Grasset – 9 septembre 2020 – 208 pages

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Dans Les villes de papier, Dominique Fortier retrace la vie d’Emily Dickinson, entre réalité et imagination ; son enfance dans sa maison d’Amherst. En scènes courtes et poétiques, elle déroule l’existence de cette femme qui a marqué la poésie féminine américaine.

L’enfance, le poids des heures, les piles de livres qui encombrent sa chambre. « Chaque livre en contient cent. Ce sont des portes qui s’ouvrent et ne se referment jamais. Emily vit au milieu de cent mille courants d’air. Toujours il lui faut une petite laine. »

Les études, les mots. Et l’espace de plus en plus restreint au fil du temps qui passe ; le village, le jardin, la maison, la chambre… et un bout de papier grand comme la main. Sa façon de nommer chaque plante dans le jardin. D’écrire des poèmes sur des morceaux de sachets de farine, de chocolat…

« Les lieux où l’on a vécu, on continue de les habiter longtemps après les avoir quittés. »

Un roman profondément poétique sur la mémoire des lieux, la solitude extrême, le dénuement, le dévouement entier à l’écriture, à la poésie. Les villes de papier est un magnifique ouvrage qui développe une réflexion sur la création et la liberté. L’autrice nous raconte en quelques mots, mais avec une grande justesse, cette fuite de la réalité qui s’empare de la poétesse, sa préférence pour les êtres de papier, la vie de papier. Et sa vie de recluse, sa solitude chérie, sans que l’on en sache jamais la raison.

Un très beau roman, ponctué de vers, une prose délicate et juste pour évoquer cette femme dont la vie demeure une énigme, qui ne voulu jamais publiet ses poèmes et se plongea dans les mots jusqu’à en oublier le monde autour d’elle.

Véronique Olmi – La Promenade des Russes ***

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Le Livre de Poche – 2008 – 256 pages

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Sonietchka a treize ans et vit à Nice avec sa grand-mère Babouchka. Babouchka qui craint toujours de tomber et s’agrippe au bras de sa petite-fille – menaçant de lui démonter l’épaule – quand elles sortent se promener. Qui fait des réussites en trichant et écrit des lettres au président de la République et aux journalistes d’Historia – des lettres qui parlent toutes des Romanov et de Lénine. Qui invite à déjeuner ses vieilles amies russes. Babouchka, c’est la dernière survivante de la Révolution bolchevique. Elle a de grands yeux bleus comme les bébés et parle souvent en russe à ses doigts

Sonietchka suit sa grand-mère dans ses lubies et nous raconte leur quotidien de façon si drôle et délicieusement cocasse. L’adolescente vit dans l’absence d’une mère instable et d’un père absent. En cherchant le sommeil, elle s’adresse à Anastasia – ce mystère jamais résolu qui hante sa grand-mère – et chaque nuit elle rêve de Manderley – « la nuit je suis plein de monde ».

Un roman attendrissant et drôle, qui se révèle émouvant et juste – je me suis rapidement attachée à cette voix délurée de gamine et au personnage extravagant de la grand-mère russe tellement impayable. J’ai aimé retrouver l’écriture de Véronique Olmi, fourmillant de métaphores et de comparaisons, une écriture enjouée et vive. Un vif plaisir de lecture !

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« J’ai regardé un peu les étoiles pour réfléchir à tout ça, cette façon incroyable qu’ont les gens d’avoir des vies secrètes, des rêves étranges et des idées tordues. »

Nicolas Delesalle – Mille soleils ***

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Le Livre de Poche – 2019 – 216 pages

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Ce lundi matin de février austral, il est 9h17 et ils sont quatre dans une voiture, qui file à travers le désert argentin sur la route 40 qui longe la Cordillère des Andes, avec un volcan immense qui domine la pampa.

Dans cette voiture, il y a Vadim, cinquantenaire d’un naturel taiseux ; les mots ils s’en méfie, parler c’est comme « manipuler un bâton de dynamique qui crépite » – il aime la physique des particules et le death metal. Il y a Alexandre, astrophysicien et programmateur, qui souffre depuis sa rupture avec la belle russe Léna. Il vient d’installer des panneaux solaires sur 1600 cuves de l’observatoire de Malargüe. Il y a Wofgang, un scientifique allemand rêveur et malchanceux, astrophysicien et spécialiste des rayons cosmiques. Et enfin Simon, astrophysicien hypocondriaque qui ne fait jamais rien sans consulter Clint Eastwood.

Leur 4×4 roule à toute allure vers Mendoza, où un avion pour Buenos Aires les attend. Vadim conduit beaucoup trop vite… Jusqu’au drame, aux pieds du volcan.

L’intrigue de Mille soleils se déroule le temps d’une journée ; les chapitres font défiler les heures, les minutes. Les quatre hommes se retrouvent seuls, sans réseaux ; trop d’espace et d’air pour ces citadins habitués à vivre dans des clapiers. Leurs pensées tournent en rond face à l’immensité sauvage. Ils se souviennent, voient leur vie défiler.

Un roman remarquablement écrit, efficace et tranchant. Où émotion et humour se côtoient habilement. Un huis clos à ciel ouvert, qui nous projette en plein coeur de la pampa et de l’âme humaine – et où certaines phrases résonnent intimement à l’oreille.

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« Il a une femme qu’il a épousé comme on achète un lecteur DVD et il a réussi à se reproduire sans dire plus de cent phrases. »

« On ne lui a simplement pas donné le temps de faire le deuil de ce qu’elle a été si longtemps, de ce qu’elle est encore maintenant, sous les replis du derme usé, une femme à la beauté éclatante. Qu »on lui donne le temps de faire le deuil des regards dans la rue ; le deuil du miroir, qu’on la laisse essayer de briller sur d’autres longueurs d’onde, qu’on lui laisse le temps d’apprendre à se trouver vieille, comme autrefois elle se trouvait belle. »

Maria Pourchet – Champion ***

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Folio – novembre 2019 – 256 pages

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Sur des cahiers à petits carreaux, Fabien raconte à sa psychiatre son quotidien dans une pension catholique en 1992. Il noircit les pages de ces cahiers, les uns après les autres, depuis un centre de repos, dont il ne pourra sortir que lorsqu’il aura raconté les événements qui l’y ont conduit

Fabien nous livre aussi ses weekend chez ses parents ; sa mère qui passe son temps à l’engueuler et à le battre, son père toujours absent, qui se tue au boulot. Une ambiance familiale exécrable et violente ; des parents qui semblent n’avoir jamais voulu de cet enfant. Mais l’adolescent ne s’en formalise ; il a décidé de devenir un « crack » en anglais pour s’envoler jusqu’à Manhattan, loin de ce bled pourri. Son seul ami c’est Champion, un loup. Son ami imaginaire – son versant animal – sa part d’ombre.

Cahier après cahier, l’on découvre la personnalité de Fabien, un adolescent solitaire, subversif et moqueur, grossier et provocateur – très pince-sans-rire, ses écrits n’épargnent personne. Très vite, on se rend compte qu’il se donne un genre ; tout n’est qu’apparence. Fabien a choisi le rire pour ne pas chialer, comme il dit. Il écrit comme il parle, ne fait pas attention au style, aux mots grossiers qu’il emploie. Il écrit avec son coeur. Ses tripes, il les met sur la table.

Un roman aussi bluffant que poignant sur l’adolescence, le deuil et le refoulement

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« J’ai ricané, et on est pas passés loin que je réponde ‘quel coeur?’. Je me suis retenu. Ce sont des répliques à balancer droit dans ses bottes, la main sur le colt. En robe de chambre, ça vous ferait vite passer pour un con. »

Gail Honeyman – Eleanor Oliphant va très bien ****

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10-18 – 2018 – 456 pages

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Eleanor est une jeune femme trentenaire et solitaire qui semble se suffire à elle-même ; elle applique à la lettre l’adage selon lequel il vaut mieux être seule que mal accompagné. Ses semaines sont réglées comme du papier à musique et rien ne semble lui manquer. Chaque mercredi soir, elle a sa mère au téléphone. Chaque vendredi soir, une nouvelle bouteille de vodka lui tient compagnie. Et puis un soir où elle se rend exceptionnellement à un concert de charité, Eleanor croise l’amour de sa vie. Il est sur scène. À quoi le reconnaît-elle ? Le dernier bouton de son gilet n’est pas fermé. C’est certain, c’est lui. Ce chanteur de rock est forcément un vrai gentleman.

À partir de cet instant, la vie de la jeune femme se retrouve irrémédiablement chamboulée. Les événements vont se précipiter, et Eleanor va faire des choses qu’elle n’avait jamais faites avant. Elle va porter un regard différent sur sa vie, sa solitude… et comprendre petit à petit l’importance de l’amitié.
Le ton mordant et pince-sans-rire d’Eleanor me plaît d’emblée et je m’attache instantanément à ce drôle de personnage. Elle prend tout au premier degré et ne semble pas avoir les mêmes codes sociaux que les autres. Elle est d’une franchise désarmante, dit tout ce qu’elle pense, sans arrière-pensée.

Je dois avouer que les quarante premières pages, j’étais franchement dubitative, on a l’impression d’être en pleine chick litt. Et puis… des indices nous sont délivrés furtivement au fur et à mesure de notre lecture et on comprend qu’on a affaire à un roman vraiment différent. Un roman unique en son genre. Un roman qui se dévoile à la façon d’une enquête ; le passé d’Eleanor se révèle petit à petit, dans toute son horreur.

Pour ne pas vous gâcher l’effet de surprise, je n’en dirai pas davantage sur ce livre surprenant à l’humour ravageur ; juste : lisez-le. Coup de ❤

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« J’ai parfois le sentiment que je ne suis pas là, que je suis le fruit de mon imagination. Il y a des jours où je me sens si peu attachée à la Terre que les fils qui me relient à la planète sont fins comme ceux d’une toile d’araignée, comme du sucre filé. »

Karin Serres – Les silences sauvages ***

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Alma – août 2019 – 228 pages

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Ce curieux roman est composé de trois récits distincts, mettant en scène trois femmes, qui semblent avoir à peu près le même âge, quelque part entre jeunesse et vieillesse. Chaque récit porte le nom d’une créature : Sirène – Chien – Limule.

Les femmes de cette trilogie féminine sont seules, en marge de la société ; elles n’ont que faire des conventions, elles n’ont pas de nom.

~ Il y a cette femme silencieuse qui débarque un matin au bar le Dauphin d’on ne sait où et qui finit par y rester pour faire la cuisine. De violents cauchemars peuplent ses nuits.

~ Et cette autre femme qui vit seule avec son chien dans un appartement sans électricité et sans eau courante. Qui vit de rien. Qui part au travail le matin, ne mange rien, chasse le canard dans la forêt le soir. Qui a tout sacrifié pour sa grand-mère.

~ Cette femme enfin, qui part sur la côte Est des Etats-Unis pour assister à un congrès. Chaque matin, elle prend l’habitude de marcher sur la plage qui se trouve en bas de son hôtel. Elle y découvre une espèce jusqu’alors inconnue pour elle : des horseshoe crab. Elle se prend d’affection pour ces espèces de poêles à frire sur pattes, tout en apprivoisant l’enfant qu’elle porte en elle.

Trois récits où l’animalité demeure tapie dans un coin, prête à bondir, où la solitude est comme une seconde peau et où l’eau est un personnage à part entière : lac où l’on s’immerge, miroir, eau de pluie qui goutte sur le corps, mer. Les Silences sauvages est un bel ovni littéraire, étrangement poétique et surprenant, sur les mondes intérieurs et le sauvage.

Lecture dans le cadre d’une Masse Critique Babelio

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« Il pleut si fort que les immeubles d’en face sont noyés de brouillard. La pluie avance et danse en un immense mur d’eau bruissant. Le vent tourne, le plancher noircit autour de leurs pattes et de leurs pieds, l’air sent le bois mouillé, le moisi, la forêt. »