Camilla Grebe – Un cri sous la glace **

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Le Livre de Poche – 2018 – 502 pages

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Jespere Orre, PDG controversé et mal-aimé d’une célèbre chaîne de prêt-à-porter scandinave, demande en mariage Emma, l’employée d’une de ses boutiques. La jeune femme est obligée de garder ses fiançailles secrètes jusqu’au jour J…

Deux mois plus tard, le corps atrocement mutilé d’une femme est découvert dans la maison de Jesper Orre. En découvrant la scène de crime, Peter et son collègue enquêteur ne peuvent s’empêcher de penser à un crime similaire qui a eu lieu il y a dix ans et qui ne fut jamais élucidé. Ils reprennent contact avec Hanne, une profileuse avec qui Peter a rompu il y a dix ans et qu’il n’a plus jamais revue… Hanne qui tient à tout prix à dissimuler sa maladie.

Au fil des chapitres, les voix de Peter et d’Hanne retentissent, ainsi que celle d’Emma, deux mois plus tôt…

Un thriller qui se révèle vite addictif, que je dévore au début sans trop savoir où je vais. L’écriture de Camilla Grebe est efficace ; l’alternance des points de vue et des temporalités est cohérente.

Hélas, dès la page 389 je devine sans difficultés le dénouement final. Je termine donc ce thriller sans surprise et déçue, avec une fin bien trop convenue et prévisible. Dommage !

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Henning Mankell – Daisy Sisters ***

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Seuil – 2015 – 512 pages

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Été 1941, en Suède. Vivi et Elna, deux amies de dix-sept ans, décident de partir en voyage en bicyclette à travers le pays, en longeant la frontière de la Norvège qui est occupée par les nazis. Filles d’ouvriers, elles aiment chanter et se font appeler les Daisy Sisters, à l’américaine. C’est la première fois qu’elles se rencontrent en vrai ; correspondantes depuis quelques années, elles se sont tout confié par écrit ; leurs attentes, leurs rêves, leurs doutes. Mais de ces vacances, Elna rentrera violée et enceinte…

1956. Eivor a 14 ans et est en lutte permanente contre sa mère, Elna. Mère et fille ont un tempérament de feu et s’entendent comme chien et chat. Eivor est une adolescente éprise de liberté, elle n’a qu’une envie : quitter l’école et s’installer dans une grande ville pour voler de ses propres ailes. Elna l’envie en secret ; sa propre liberté elle n’a pas vraiment pu y goûter… Lasse Nyman, un jeune délinquant évadé d’une prison pour mineurs débarque soudainement dans leur vie… L’adolescente croit voir son rêve se concrétiser le jour où ils fuguent ensemble.

Un roman puissant qui nous offre de beaux portraits de femmes en proie à leurs désirs, leurs renoncements et leurs sacrifices au sein d’une société suédoise patriarcale écrasante. A travers leur combat quotidien, on perçoit toute la violence de cette société qui les met à terre, brise leur jeunesse, coupe leurs ailes. Le personnage d’Eivor m’a beaucoup plu ; son impuissance, sa volonté malgré tout d’imposer ses choix et son indépendance. L’écriture fluide et addictive d’Henning Mankell ne m’a encore une fois pas déçue et je me suis délectée de cette lecture exaltante.

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« Est-elle de nouveau prête à s’effacer, à sacrifier son identité professionnelle et sa joie de travailler parce qu’elle est une femme? »

« Si seulement elles pouvaient se parler. Rien qu’une fois. Dire les choses telles qu’elles sont. C’est étonnant que des gens comme nous ne parlent jamais de leur vie, songe Eivor. Comme si nos sentiments profonds étaient laids et dégoûtants et ne supportaient pas la lumière du jour. Comme si c’était un signe de faiblesse de reconnaître qu’il nous arrive de nous réveiller la nuit avec l’envie de hurler. »

Henning Mankell – Les bottes suédoises **

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Editions Points – 2017 – 373 pages

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Dans le tout dernier roman d’Henning Mankell, nous retrouvons son personnage des Chaussures italiennes, Fredrik Welin. C’est par une douce nuit d’automne que sa maison est détruite par un violent incendie – la maison de ses grand-parents ; celle de son enfance, sa jeunesse.

Fredrik a soixante-dix ans et c’est toute sa vie qui part en fumée. Il ne lui reste plus qu’une caravane, appartenant à sa fille, un petit bateau de treize pieds, une vieille voiture et les deux bottes gauches qu’il a enfilées dans la panique.

Cerise sur le gâteau, la police le suspecte d’avoir mis le feu lui-même à la maison.

Comment trouver la force et la volonté de vivre après ça ? Comment ne pas voir autre chose que la déchéance et la vieillesse comme seul avenir ? En somme, quelles raisons de vivre lui reste-t-il ? …

Deux femmes vont lui permettre de garder la tête hors de l’eau. Sa fille Louise qui le rejoint avec un secret – sa fille qu’il a tant de mal à comprendre et dont il n’a fait la connaissance que 37 ans après sa naissance. Et Lisa Modin, une journaliste dont il va tomber amoureux.

Délice de retrouver l’écriture si aiguisée et poétique d’Henning Mankell avec ce roman doux-amer sur la filiation, la vieillesse, le temps qui passe. Une lecture agréable mais qui, à mon sens, n’arrive pas à la cheville des Chaussures italiennes, qui m’avait davantage émue.

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« J’ai toujours perçu le temps comme un fardeau qui s’alourdissait avec les années, à croire que les minutes pouvaient se mesurer en grammes et les semaines en kilos. Là, sur le ponton, dans le noir, j’étais devenu impondérable. J’ai fermé les yeux. J’ai écouté le bruit du vent. Il n’y avait pas de passé, pas d’avenir, pas d’inquiétude pour Louise, pas de maison incendiée… »

 

Henning Mankell – Sable mouvant ***

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Editeur : Points – Date de parution : février 2017 – 373 pages

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Sable mouvant n’est pas un roman. Henning Mankell nous livre le récit de ce qu’il a ressenti après l’annonce de son cancer. Entre réflexions philosophiques – sur le temps, la survie, la mort -, souvenirs, convocations d’auteurs, scientifiques, philosphes, le romancier suédois nous dévoile une part de son intimité, les rencontres qui ont marqué sa vie – ces inconnus rencontrés à divers moments de sa vie, inscrits dans sa mémoire – ses peurs et ses espoirs, son enfance.

Un ouvrage jalonné de questionnements sur l’avenir et de réflexions sur le passé. Mankell évoque également les oeuvres qui l’ont marqué et lui ont apporté du réconfort.

Au fil des chapitres, nous voyageons dans les souvenirs de l’auteur, entre Salamanque, la Zambie, Buenos Aires, la Suède… Mankell aborde de nombreux sujets touchant l’histoire de notre monde et son avenir incertain : le nucléaire, la sauvegarde de la biodiversité.

Un livre personnel, intime, étonnament lumineux. Une très belle lecture, enrichissante, qui nous donne à voir les différentes facettes d’un grand auteur suédois, parti trop tôt…

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« Ces espaces de la mémoire ont souvent été comparés à un palais dont les salles innombrables renferment nos collections sans cesse accrues de souvenirs. »

« Le Radeau de la Méduse raconte donc l’espoir qui vit encore quand tout espoir est perdu. Le paradoxe qui témoigne, plus que tout, de la volonté de survie qui nous habite toujours, nous autres humains, quelles que soient les circonstances. »

« La vie est un grand tumulte où alternent les sources d’effroi et les sources de joie. Si parfois nous réussissons à créer de bons souvenirs, bien trop de gens dans le monde sont contraints d’oublier pour vivre. »

Sara Stridsberg – Beckomberga **

Beckomberga

Éditeur : Gallimard – Date de parution : mai 2016 – 377 pages

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En 1995, l’institut psychiatrique Beckomberga ferme ses portes et renvoie ses derniers patients. Ouvert dans les années 30 à Stockholm, l’institut se voulait novateur : un lieu permettant d’accueillir les malades mentaux dans le bien être et le confort, et leur offrir un espace de chaleur et de lumière.

Beckomberga, c’est l’histoire de cet institut hors norme – je garde en mémoire Edvard, le psychiatre auquel se confie tous les jours Jim et qui, le soir venu, emmène ses patients en soirée…

Beckomberga, c’est aussi l’histoire d’un père suicidaire et alcoolique, raconté par sa fille, Jackie. L’histoire d’un amour sans concessions pour la figure paternelle. Jim est interné en 1986 à Beckomberga parce qu’il ne cesse de tenter de se suicider et qu’il ne parvient pas à se défaire de l’alcool. Il y rencontrera des personnes qui le marqueront, au point qu’il ne voudra plus quitter cet endroit…

Sara Stridsberg nous délivre un beau roman sur la folie et son hérédité ; l’auteure développe des réflexions également sur la mort et la maternité – Marion, ce fils pour qui Jackie est prête à tout quitter, qui la fait renaître au monde.

Il règne dans ce roman une atmosphère propre aux romans nordiques – je ne saurais pas la décrire. J’ai aimé cette narration faite d’éclats de voix venues du passé. Même s’il ne se passe pas grand chose, la lecture de ce roman suédois m’a à la fois déroutée et séduite. Je me suis laissée bercer et entraîner par la plume poétique et fluide de Sara Stridsberg et j’ai découvert un portrait de père touchant et profondément nostalgique. Il m’a cependant manqué un petit quelque chose pour que cette lecture demeure inoubliable…

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« Jim a toujours flotté avec un sourire au-dessus du gouffre, ivre et invincible, il a toujours réussi à faire rire les gens. »

« Je me dis que si la vraie folie existe alors elle doit être l’amour : le ravissement, le vertige, l’hystérie. »

« N’attend pas, dit Jim comme s’il lisait dans mes pensées. La vie ne commence jamais. Elle termine, c’est tout. D’un coup. Comme ça. »

Maria Ernestam – Les Oreilles de Buster ****

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Éditeur : Babel Actes Sud – Date de parution : 2013 – 480 pages

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Eva a la cinquantaine. Pour son anniversaire, sa petite-fille lui offre un journal intime orné de roses, afin qu’elle puisse écrire. La nuit-même, elle s’attelle à la tâche« J’avais sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j’ai finalement mis mon projet à exécution. » C’est sur ces mots que le roman débute et ce sont également les premiers mots qui figurent dans son carnet.

Écrire, Eva l’a toujours désiré sans jamais oser se lancer, de peur de ne pas savoir le faire. Au fil de l’écriture, les souvenirs affluent et elle se retrouve confrontée aux démons du passé. Eva raconte surtout sa relation avec sa mère ; une mère acerbe, profondément méchante, et aux accès de démence, qui n’a jamais été heureuse de l’élever et qui n’a jamais montré son affection, ne parvenant jamais à aimer sa fille. Après le renvoi de Britta, sa nourrice préférée, Eva, qui n’a que sept ans, décide qu’un jour elle se vengera : elle tuera sa mère.

Au fil des mots, nous découvrons l’enfant et l’adolescente qu’elle était, vivant sous la coupe d’une mère folle de méchanceté, se moquant de sa fille chaque fois qu’elle le pouvait. La fillette déploie des stratagèmes pour fomenter sa vengeance et survivre à cette enfance. Chaque nuit, le mystérieux roi de pique lui rend visite dans ses rêves…

L’écriture alterne souvenirs du passé et temps présent ; Eva vit avec Sven, ils habitent une petite bourgade, celle de ses vacances d’été. Elle aime s’occuper de son jardin, et de ses roses, qu’elle aime particulièrement. La plume de Maria Ernestam m’a vraiment impressionnée ; à la fois aiguisée, douce et glaçante Il s’en dégage une telle puissance que j’ai dévoré ce roman à la façon d’un thriller. Un roman empreint de noirceur – la relation avec la mère fait littéralement froid dans le dos – qui m’a ferrée dès les premiers mots et que j’ai lu en totale apnée.

Un vrai coup de cœur

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« Mais je devais l’éliminer. C’était elle ou moi, je le compris ce jour-là. Aussi longtemps qu’elle vivrait, elle m’empêcherait de vivre. Elle me viderait de ma substance et ne laisserait de moi qu’une écorce creuse, desséchée, qui finirait par tomber en miettes. Je n’avais que sept ans, mais j’étais parfaitement consciente de ce qu’elle m’avait fait endurer, et de ce dont elle était encore capable. Je décidai de lutter pour ma vie. »

Hakan Nesser – Un été avec Kim Novak ***

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Éditeur : Le Seuil – Date de parution : 2014 – 281 pages

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Durant l’été 196., Erik passe ses vacances pour la première fois sans ses parents, avec son grand-frère Henry et son ami Edmund à Tibériade, petite bicoque familiale située au bord d’un lac, en bordure de forêt, à plusieurs kilomètres de la ville. Sa mère est en train de mourir d’un cancer et il n’a que quatorze ans. C’est l’été des premiers émois, des questions existentielles, des discussions tard dans la nuit… C’est l’âge où l’on n’est plus un enfant mais pas encore un adulte.

Son frère Henry est plus âgé, il a vingt-deux ans. Il a décidé de consacrer son été à l’écriture de son roman. Erik et Edmund passent leurs journées tout seuls à nager, à faire des balades en vélo dans la campagne ou en pédalo d’une île à l’autre. Le temps est caniculaire mais ces vacances sont une occasion d’oublier un quotidien un peu difficile. Un jour, Eva Kaludis, une femme qu’ils ont eu comme professeur au collège, que tout le monde surnomme Kim Novak, grande blonde élancée, à l’attitude de femme fatale, débarque à Tibériade. La « Catastrophe » se profile alors à l’horizon, tel un orage sur le point d’éclater…

L’histoire nous est contée de manière rétrospective. Trente ans plus tard, l’adulte qu’est devenu Erik nous raconte les événements de cet été qu’il n’a jamais oublié et notamment les jours qui ont précédé la « Catastrophe », comme il l’appelle. Tout a commencé avec l’apparition d’Eva Kaludis…

Ce joli roman suédois se mue au fil des pages en roman policier. Je n’en dirai donc pas plus sur l’intrigue. Le regard du narrateur est empreint de mélancolie, et d’un solide attachement aux souvenirs de cet âge charnière. Si les deux premières parties se concentrent sur l’été de ses quatorze ans, dans la troisième et dernière partie, le temps semble s’accélérer et c’est l’adulte que nous retrouvons.

Ce roman est une très belle surprise.  Même si le roman bascule dans l’intrigue policière à un moment donné, ce n’est absolument pas ce que je retiendrai de ma lecture. Ce qui m’a plu avant tout c’est la voix encore enfantine d’Erik, et le regard tellement sensible qu’il semble porter sur son passé, sur sa vie. C’est un récit profondément émouvant.

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« La vie doit être pour nous comme un jour d’été pour un papillon. »

« Le monde, avec tout ce qu’il avait de bien et de mal, était infiniment plus grand que ce que nous étions capables d’exprimer. C’était une chose que j’avais comprise et qui me rendait à la fois étrangement calme et terrifié. »

« Ça n’avait pas dû être drôle d’avoir été aimé par une femme telle qu’Eva Kaludis puis de se réveiller un beau jour et de s’apercevoir que ce n’était plus le cas. Bien que l’idée n’ait fait que m’effleurer l’esprit, j’ai senti que c’était une des rares pensées vraiment importantes que j’avais eues les derniers temps. Une de ces idées qui reviendraient. Fatalement. Est-ce mieux d’être aimé, puis non aimé, plutôt que de ne pas être exposé à l’amour du tout ? Un raisonnement dont on ne se sort pas. »

« C’est quoi, une vie ? je me suis demandé. Bon Dieu ! C’est quoi, une vie ? J’ai pensé à Benny et à la mère de Benny, à Enok au Gros Cul, à Balthazar Lindblom et à Edmund. A ma mère et à mon père. A Henry. Et à ce jour, mille ans plus tôt, où Eva Kaludis était arrivée dans la cour de Stavaskolan sur sa Puch rouge. Kim Novak. »

Henning Mankell – L’œil du léopard ***

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Éditeur : Points – Date de parution : 2013 – 353 pages

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Hans Olofson est en pleine crise de paludisme lorsque l’on fait sa connaissance. Entre hallucinations angoissées et flash-back, nous sommes habilement transportés dans ses souvenirs d’enfance et sa découverte de l’Afrique. Son père est un ancien marin, qui a fait naufrage dans les forêts suédoises et est devenu alcoolique ; quant à sa mère, elle s’est enfuit à sa naissance, il ne l’a jamais connue.

C’est à la fin des années 60 qu’il prend la décision de partir en Afrique, et plus précisément à Mutshatsha, en Zambie, sur les traces d’un missionnaire suédois. C’est une sorte d’hommage à la femme qu’il aime, car il se sent responsable de sa mort. Et c’est le cœur emplit de questions qu’il débarque en Afrique. Quel rêve obscur poursuit-il ? Que cherche-t-il depuis presque vint-ans sur le sol africain ?

Henning Mankell nous offre une plongée au cœur d’une Afrique nébuleuse, superstitieuse, où règne la misère et où la confrontation entre les Blancs et les Noirs se déroule insidieusement.

C’est un roman tout simplement magnifique, écrit dans une langue poétique et soyeuse. Peu à peu, l’auteur fait naître une atmosphère angoissante, ou se tapit la tension.

Les mots ont une telle force, on est complètement hypnotisé par le récit. On se glisse dans la peau du personnage, dont nous connaissons les moindres pensées ; le récit alterne le « il » impersonnel et le « je » de l’introspection avec fluidité. C’est comme si nous étions nous-même en Zambie, devenant insomniaque, écoutant les hippopotames soupirer au cœur de la nuit moite, à l’affût du moindre danger.

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« Et c’était là, dans cette douce soirée d’été, caché derrière un vieux four en attendant que ses copains le trouvent, qu’il s’était demandé pour la première fois pourquoi il était lui et pas quelqu’un d’autre. L’idée l’avait à la fois excité et bouleversé. Comme si un inconnu s’était introduit dans sa tête et lui avait chuchoté le mot de passe qui permettait d’accéder à l’avenir. Toutes ses réflexions, l’idée même de réfléchir, venaient de cet inconnu qui lui délivrait son message dans sa tête avant de disparaître. »

« Devenir adulte, c’est peut-être se rendre compte de sa solitude, pense-t-il. »

« J’emporterai l’Afrique au fond de moi. Le son des percussions qui retentissent au loin dans la nuit. Le ciel étoilé à la clarté incomparable. la variation des paysages au dix-septième degré de latitude. »