Delphine Roux – Kokoro **

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Éditeur : Philippe Picquier – Date de parution : 2015 – 114 pages

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Seki et son frère Koichi sont des inséparables… jusqu’à la disparition de leurs parents. Ils n’ont que douze et quinze ans lorsque leurs parents meurent dans un incendie. Seki fuit dans le travail et fonde sa propre famille, s’éloignant de son frère. Quand à Koichi, il se laisse tomber dans les bras de la solitude, se repliant sur lui-même. Magasinier dans une bibliothèque, sa vie sociale se résume aux visites à sa grand-mère en maison de retraite.

Ce court roman, qui donne la parole à Koichi, se déroule à la façon d’un dictionnaire intime, sans ordre défini. Les mots introduisent chaque chapitre, en japonais avec la traduction française entre crochets.

Les souvenirs d’enfance resurgissent, dans un style simple, pudique et poétique, empreint de nostalgie. Chapitre après chapitre, mot après mot, Koichi déroule ses souvenirs, et peu à peu sa décision de sortir du silence et d’aller vers sa sœur se raffermit, surtout lorsqu’il apprend qu’elle va mal.

J’ai ressenti une légère déception à la lecture de ce roman, je n’ai pas ressenti l’émotion attendue… C’est dommage, j’en attendais peut-être beaucoup.

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« Je raconte parce que j’aime à penser que Kokoro est survivante d’un hier heureux. Dans la connivence de nos vies, de nos cœurs. »

Jeu de la Pyramide des (K)adeaux Kube

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Chose promise, chose due, voici la suite des nouvelles concernant le jeu organisé par La Kube… Pour rappel, ce jeu vous permettra de remporter des cadeaux littéraires, et notamment LE cadeau ultime qui se trouve en haut de la pyramide – un cadeau à vie – et qui demeure pour le moment secret.

Le 1er mai, vous aurez le privilège de participer au jeu en avant-première !

En effet, toute la matinée du 1er mai – de 9h30 à 12h30 – le jeu vous sera réservé, à vous, lecteurs, qui suivez mon blog !

Chiara Moscardelli – Quand on s’y attend le moins ***

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Éditeur : Belfond – Date de parution : février 2017 – 336 pages

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Penelope approche dangereusement de la quarantaine et sa vie amoureuse est toujours aussi désertique. Un peu folle, ne se fiant qu’aux conseils de sa grand-mère Berta qui ne jure que par ses cartes de tarot, elle est également extrêmement maladroite – avec quelques rondeurs en trop et une mémoire exceptionnelle qui ne lui sert à rien. Après des études de lettres et de journalisme, Penelope se retrouve à travailler chez Pimpax, une entreprise de serviettes hygiéniques. De temps a autres, elle est également rédactrice de tests pour un magazine féminin.

Un soir, alors qu’elle est légèrement éméchée, Penelope renverse à vélo un homme au doux nom d’Alberto Ristori, et lui brise la jambe. Elle est convaincue que c’est l’autre moitié de sa pomme, l’homme de sa vie. Mais quand elle le voit débarquer à son travail, chargé de sauver l’entreprise de la faillite, elle croit défaillir : il se fait appeler Ricardo Galanti et semble ne pas la reconnaître… ou fait semblant ? Le mystère s’installe et Penelope se met à enquêter sur cet homme énigmatique duquel elle est malheureusement tombée amoureuse

En débutant cette lecture, j’avais peur de retrouver les clichés chers à ce genre littéraire… Je ne suis en effet absolument pas friande de cette littérature « romance » – et si je n’avais pas trouvé ce roman grâce à la chasse aux trésors de la St Valentin organisée par Belfond, je ne l’aurais certainement jamais lu. Et ça aurait été dommage car ce roman est un joli plaisir de lecture, sans prise de tête. J’ai eu le sourire aux lèvres du début à la fin.

Grâce à son humour et à son caractère farfelue, Penelope est une héroïne drôle et attachante, qui m’a fait penser à la Joséphine de Pénélope Bagieu – je me suis surprise à rire et sourire au fil des pages. Un roman italien parsemé de références littéraires et cinématographiques, bourré d’humour et d’énergie, qui se déroule  – et se dévore – à un rythme effréné.

A découvrir : Le jeu de la Pyramide des (K)adeaux Kube…

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Le mois dernier, je testais avec beaucoup de succès le concept de la Kube… Aujourd’hui je vous parle à nouveau de cette belle box littéraire car elle organise prochainement un concours très prometteur auquel vous pourrez participer : Le jeu de la Pyramide (K)adeaux Kube.

Les détails concernant ce nouveau jeu demeurent pour l’heure actuelle dans le plus grand des secrets et ils ne vous seront dévoilés intégralement que le 1er mai prochain, date à laquelle vous pourrez commencer à participer au jeu ! A la clé, plusieurs cadeaux sont à gagner – qui combleront les amoureux des livres – dont celui qui se trouve au sommet de la pyramide…

Affaire à suivre !

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Timothée de Fombelle – Le Livre de Perle ***

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Éditeur : Gallimard Jeunesse – Date de parution : janvier 2017 – 324 pages

1936. Un soir d’orage, sous une pluie diluvienne, un adolescent aux yeux gris, ne parlant pas français, débarque dans notre monde, venant d’on ne sait où. Il apparaît comme comme tombé du ciel, juste en face de la Maison Perle,  une boutique de guimauves. Il est recueilli par Jacques Perle et sa femme. Ces deux parents sont émus car ce garçon semble avoir le même âge que leur fils mort il y a quelques années… Il prendra alors le nom de Joshua Perle. Timothée de Fombelle nous livre, encore une fois, une histoire incroyable. Une histoire qui traverse les âges et les mondes, entre réel et imaginaire – on y apprendra qui est vraiment Joshua Perle ; on y découvrira également l’amour fou qui lie Ilian à Olia.

Chez Timothée de Fombelle, les fées existent, les chagrins sont vivants & les maisons sont remplies de valises… C’est toujours un plaisir de glisser dans les mots de cet auteur, son univers. L’imaginaire se déploie sous nos yeux de façon fabuleuse et s’invite dans la réalité à pas de velours. Une belle ode à l’imagination et aux contes de fées, à la fiction essentielle à toute vie. Un roman délicieux.

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« Je découvrais, cachée derrière le choc du premier amour, une autre balle à fragmentation qu’on appelle chagrin d’amour. C’est un fusil à deux coups qui ne pardonne pas. »

« Elle aussi découvrait ce secret interdit aux fées, l’amour, cette force qui fait vivre. C’est-à-dire qui fait naître et qui fait mourir. »

« Mais les grands secrets qu’on ne partage pas finissent par s’effacer un peu. On ne reconnaît plus les formes sur le papier glacé. Ces secrets se mélangent aux rêves. Et quand on les réveille, ils nous rappellent seulement notre solitude. »

Sonja Delzongle – Quand la neige danse ***

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Éditeur : Folio – Date de parution : avril 2017 – 487 pages

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2014. A Crystal Lake, petite ville en Illinois qui connaît un hiver particulièrement rude, quatre fillettes, âgées de quatre à onze ans, disparaissent. Un mois plus tard, les parents reçoivent une boîte à chaussures contenant une poupée qui se trouve être le sosie de leur enfant, habillée comme le jour de sa disparition.

1991. Un jardinier aide Pupa à s’échapper de l’hôpital psychiatrique où elle est internée pour troubles schizophréniques. En effet, la jeune femme entend sa poupée lui parler…

Joe Lasko fait parti de ces parents endeuillés. Sa fille Lieserl avait quatre ans lorsqu’elle a disparu alors qu’elle faisait du patin à glace sur le lac gelé avec sa baby-sitter. Il est contacté par son amour de jeunesse, Eva, devenue détective privée. Ensemble ils décident de mener leur propre enquête en parallèle de la police, aidés par Hannah Baxter, une profileuse assez spéciale et hantée par un sombre passé.

J’ai été particulièrement surprise par le personnage original d’Al Stevens, ce policier épris de littérature et de philosophie, qui dévore du Nietzsche en rentrant chez lui pour se consoler et tenter de comprendre le monde dans lequel il vit.

L’ambiance de ce thriller est saisissante, et l’intrigue m’a immédiatement happée ; au fil des pages, le mystère s’épaissit pour laisser peu à peu la place au dénouement final. Un thriller haletant et passionnant, qui tient toutes ses promesses, malgré certains passages que j’ai trouvé un peu clichés et surfaits. En bref, un excellent moment de lecture, que je vous recommande.

Merci aux éditions Folio pour m’avoir fait parvenir cette lecture en avant-première !

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« Dans cette neige qui danse, elle voit une métaphore de la vie. Une formation – la naissance -, un parcours – la trajectoire et la façon dont elle tombe -, puis la dissolution ou la fonte – la mort. La libération. Elle n’y échappera pas non plus. Elle aimerait être un de ces cristaux à la structure parfaite avant de mourir. »

« Comme le scientifique, le policier est un enquêteur, un chercheur de vérité. Et son pire ennemi est son humanité. Débarrasser le monde du germe du Mal, comme traquer et éliminer les virus et les bactéries, telle était sa tâche, dans laquelle l’empathie n’avait pas sa place. »

Annie Dillard – L’amour des Maytree ****

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Éditeur : Christian Bourgois – Date de parution : avril 2017 – 277 pages

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Après la Seconde Guerre mondiale, Toby Maytree – charpentier et poète trentenaire – est de retour dans sa ville natale de Provincetown, balayée par les vents. Il tombe amoureux de Lou, une jeune femme de vingt-trois ans, dont la ressemblance avec Ingrid Bergman est frappante ; Lou parle peu, elle semble économiser ses mots. Quant à Maytree, il passe son temps à méditer et s’interroger sur l’amour, griffonnant ses réflexions dans de petits carnets rouges. De leur amour naît Ti’Pol, leur seul enfant. Ils lui transmettent leur soif d’apprendre.

Leur quotidien est rythmé par les saisons et les marées. Ensemble ils apprennent le langage des étoiles, observent la voûte céleste, déambulent sur la plage, gravissent les dunes de sable sous un ciel toujours changeant. Ils se lient avec Deary, une femme énigmatique qui a choisi une vie de bohème, Cornelius leur fidèle ami, Reevadare, une vieille femme à la mondanité farfelue.

Annie Dillard nous livre l’histoire de leur amour, leur mariage et leurs désillusions dans une langue poétique et ciselée qui m’a conquise. Si j’ai eu quelques difficultés à entrer dans le roman au début, elles ont vite été balayées par le charme qui se dégage de cette histoire qui aurait pu être banale.

On découvre un style imagé et poétique, entre citations littéraires, descriptions de la nature et réflexions sur l’amour et la nature humaine… Ce roman nous invite également à méditer et à nous questionner sur le passage du temps, la vieillesse, ce qu’il reste des souvenirs et de la mémoire.

❤  Un coup de cœur inattendu… L’amour des Maytree est un roman exaltant, qui fourmille d’intelligence et de beauté. Un de ces livres enrichissants, que l’on a envie de relire.

Un grand merci aux éditions Christian Bourgois !

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« Après leur mariage, elle appris à ressentir leurs deux peaux comme n’en faisant qu’une seule, à double face. »

« Pourquoi reste-t-on amoureux ? L’amour en tant que sentiment est si crucial pour notre espèce qu’il en est excessif, comme les douleurs de l’enfantement. »

« Parfois, le jour ou la nuit,  il les écoutait respirer, elle et lui, vieux comme les océans – pleins d’expérience. Ils s’étreignaient et regardaient, chacun par-dessus l’épaule de l’autre, le naufrage qu’était le monde, en tenant à distance tout ce qui était en ruine ou défeuillé. Ou alors, ils le berçaient, ce monde, entre eux deux, comme un enfant mortellement malade – avec amour, mais sans lui dire tout ce qu’ils savaient. »

Nicolas Antona & Nina Jacqmin – La Tristesse de l’éléphant ***

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Éditeur : Les Enfants rouges – Date de parution : janvier 2016 – 76 pages

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A l’orphelinat dans lequel il passe son enfance et son adolescence, Louis est sans cesse l’objet des moqueries de la part des autres… à cause de ses rondeurs, on l’appelle l’éléphant. Il rêve d’une famille aimante. Son seul réconfort il le puise en s’enfuyant tous les soirs à 19h pour aller voir le spectacle du cirque Marcos et savourer sa magie. Et spécialement le numéro de dresseuse d’éléphant avec la belle Clara, dont il tombe très vite amoureux… Aidé et couvert par le surveillant de l’orphelinat, Louis la rejoint tous les soirs. Lorsque le cirque part en tournée, Louis survit grâce à leur correspondance et aux romans que le surveillant lui recommande : Cyrano, Don Quichotte… Les années passent et leur amour perdure.

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La Tristesse de l’éléphant est un roman graphique sublime, qui m’a profondément touchée. Je ne m’attendais pas à ressentir une telle émotion à sa lecture. De la douceur des dessins il se dégage une force – je suis littéralement tombée amoureuse du trait de crayon. L’histoire de cet amour, de cette blessure, nous est contée dans un murmure – un vrai brise-cœur. Une lecture que je ne suis pas prête d’oublier et que je me laisse à portée de main, pour de certaines relectures.

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Julia Leigh – Avalanche, une histoire d’amour ***

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Éditeur : Christian Bourgois – Date de parution : avril 2017 – 131 pages

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De Julia Leigh, j’avais beaucoup aimé ses romans Le Chasseur et Ailleurs. J’étais donc très tentée par la lecture de ce récit autobiographique, sachant qu’elle serait très différente de ce que j’avais lu de l’auteure.

Dans ce récit, la romancière australienne raconte dans le moindre détail le processus de procréation médicalement assistée qu’elle choisit d’entreprendre, à l’âge de trente-huit ans. Elle nous livre son irrépressible désir d’enfant, sa décision mûrement réfléchie de se lancer dans une FIV et les examens qui s’ensuivent, les traitements essayés, les innombrables piqûres, les tentatives, les échecs, les espoirs déçus puis sans cesse renouvelés. C’est un véritable parcours du combattant, semé d’embûches. Une épreuve pour le corps et l’esprit – entre tentation du désespoir et espérance toujours vivace.

Un témoignage poignant, sans fard, porté par une écriture sobre et sincère qui m’a beaucoup touchée.

Un grand merci aux éditions Christian Bourgois pour l’envoi de ce roman !

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« Je ne désirais plus n’avoir que moi pour unique charge, je désirais être intimement impliquée dans la responsabilité d’un autre être. »

« J’aurais pioché dans ma malle aux trésors pour accrocher au mur, au-dessus du berceau, une tenture brodée d’animaux de toutes les couleurs. Suspendre des guirlandes en papier en forme de papillons et d’hirondelles. Courir aussi vite que je pouvais hors de l’incertitude. »

Kent Haruf – Nos âmes la nuit ***

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Éditeur : Robert Laffont – Date de parution : septembre 2016 – 167 pages

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« Et puis il y eut le jour où Addie Moore rendit visite à Louis Waters. C’était un soir de mai juste avant qu’il fasse complètement nuit. »

Addie, 75 ans, veuve depuis des décennies, vient frapper un soir chez son voisin, Louis, septuagénaire également. Elle lui demande s’il voudrait bien passer de temps en temps la nuit avec elle. Simplement pour se parler et se tenir compagnie. La solitude se fait parfois tenace et le sommeil a tendance à prendre la tangente la nuit venue.

Chaque soir, Louis vient donc frapper chez Addie. Une fois couchés, ils se racontent leur vie par bribes, leurs souvenirs, leurs pensées. Ils se livrent l’un à l’autre dans la nuit qui s’installe. Se tiennent la main à l’approche du sommeil. Bientôt, c’est comme s’ils avaient toujours vécu comme ça, ils ne peuvent plus s’en passer. Mais c’est sans compter le jugement des voisins et de leurs familles.

Le style du roman m’a tout de suite plu – pas de guillemets pour introduire les dialogues, ils se fondent dans la narration. Il s’en dégage une délicatesse teintée d’un humour léger. C’est un roman doux et aérien, qui se déguste mot après mot. Une belle histoire d’amour atypique, qui serre le cœur.

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« J’adore. C’est mieux que ce que j’espérais. C’est une sorte de mystère. J’aime l’amitié que ça implique. J’aime ces moments ensemble. Être ici au cœur de la nuit. Discuter. T’entendre respirer à côté de moi si je me réveille. »