Chroniques Oubliées #6

Trop de chroniques en attente, légère baisse de motivation pour écrire sur mes lectures ces derniers temps. Je fais donc un billet unique pour rassembler ces dernières lectures.

Cynan Jones – Vers la baie

Un homme part en kayak seul, en mer. Il part en fait en mémoire de son père. Il souhaite disperser ses cendres sur cette mer qu’il aimait tant. Sa femme, enceinte, l’attend sur la plage. Un coup de tonnerre s’abat sur lui soudainement. Le kayak se retourne, l’homme s’évanouit – se réveille plus tard, seul au milieu de la mer, aucune terre en vue. La douleur vrille son corps. Sa mémoire vacille. Un de ses bras est paralysé ; un de ses doigts déchiqueté. J’ai aimé le style épuré. Les mots, tel un compte goutte, qui s’égrènent, poétiques, au rythme de ses pensées. Vers la baie est un très court roman, puissant dans l’instant. Mais qui sera vite oublié.

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Taï-Marc Le Tanh – Et le ciel se voila de fureur

1865. Un chariot file en direction du Far West. Elles sont cinq gamines et un petit garçon aveugle recueilli sur la route. Abigaël, Lisbeth, Samantha, Ellen, Maureen et Anton. Une famille d’enfants perdus recueillis au fil des ans par Hidalgo, un mystérieux homme aux origines françaises ; un as de la gâchette. Ce petit pavé se déroule au fil de la mémoire d’une vieille femme qui se souvient de son enfance perdue dans l’immensité et la sauvagerie du Far West. Un roman d’aventure féministe et captivant, qui nous plonge dans l’Ouest sauvage, où la seule loi qui règne est celle de la vengeance.

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Kate Chopin – L’éveil

Madame Pontellier. Une femme mariée, mère de deux enfants. Nous sommes à la fin du XIXème siècle en Louisiane. C’est l’été – dîners mondains, balades en bords de mer. Edna Pontellier a vingt huit ans. Elle rencontre Robert Lebrun et peu à peu, se réveille de la torpeur qu’était sa vie jusqu’à présent. Elle se réveille et passe sa vie au crible. Edna se remet à peindre. À créer. Semble se mettre soudainement à vivre. L’éveil est une lecture qui saisit, qui secoue, à l’écriture sensuelle et chargée d’intensité émotionnelle. Kate Chopin brosse un portrait de femme inoubliable, libérateur.

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Aude Seigne – L’Amérique entre nous

Un couple débarque à New York après une semaine de traversée de l’Atlantique. Ils restent 3 mois sur le sol américain. 3 mois de road trip. Elle interview des stars complexées et sublimes. Il photographie la faune locale. Elle nous livre ses réflexions, entre introspection et souvenirs. Les chapitres alternent entre le passé – lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte – et le présent – l’asphalte qui se déroule, les villes grandioses, les paysages hypnotiques ; cette Amérique où la frontière entre réalité et fiction est si poreuse, si floue. Cette Amérique qu’elle attendait tant. Ce voyage qui est censé les réconcilier, les rapprocher. Ce voyage qui sera pour elle l’occasion d’aborder avec lui son amour pour un autre. Un roman que j’ai surtout apprécié pour l’aspect road trip américain ; j’ai été moins sensible aux réflexions sur l’amour et les relations de la narratrice.

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Bilan de mes lectures de l’année #2020

Le traditionnel bilan auquel j’ai failli déroger… L’année est passée tellement vite, surtout ces derniers mois. Malgré des journées longues, plombantes, une actualité désastreuse, une crise sanitaire qui ne nous quitte plus. Cette année 2020 aura été bien éprouvante. Le confinement, une épreuve ; y survivre grâce à la lecture, au yoga, à la créativité. Garder espoir, malgré tout. Et puis, début mai, en plein déconfinement, apprendre qu’une petite graine a commencé à germer dans mon ventre.

Parmi mes presque 130 lectures de janvier à décembre, voici les 15 bouquins que je n’oublierai pas ; qui m’ont accompagnée, émue, fait rire. 15 lectures qui m’ont permis de m’extirper du réel angoissant, de continuer à voyager, rêver, vivre d’autres vies que la mienne ; de rencontrer des personnages inoubliables. Des adolescentes et des femmes fortes et puissantes, beaucoup d’émotions, des atmosphères saisissantes et oniriques – littérature française et américaine principalement, littérature ado toujours et un album merveilleux ❤

L’année 2021 nous tend les bras ; elle sera forcément différente. Je vous la souhaite belle, emplie d’espoir. Riche de lectures, d’évasions et d’art, par tous les moyens possibles.

[Cliquez sur les couvertures pour accéder aux chroniques]

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Je lis donc je suis… [2019]

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(Photo prise en juillet dernier, au Grand Canyon)

Se dévoiler grâce aux lectures de l’année passée, je ne déroge jamais à ce petit rituel chaque année en janvier depuis la création de mon blog. ❤

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Décris-toi : Sauvage

Comment te sens-tu ? En émois

Décris où tu vis actuellement : Neptune Avenue

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ? Los Angeles

Ton moyen de transport préféré : Surf

Ton/ta meilleur(e) ami(e) : La fille d’avril

Toi et tes amis vous êtes : Les Altruistes

Comment est le temps ? La Chaleur

Quel est ton moment préféré de la journée ? Quand le ciel pleut d’indifférence

Qu’est la vie pour toi ? Un été dans l’Ouest

Ta peur ? L’arrêt du coeur

Quel est le conseil que tu as à donner ? On ne peut pas tenir la mer entre ses mains

La pensée du jour : Home Sweet Home

Comment aimerais-tu mourir ? Sans un mot

Les conditions actuelles de ton âme ? Je l’aime 

Ton rêve ? La vérité sur le mensonge

 

Lectures 2018

Lectures 2017

Lectures 2016

Lectures 2015 

Chroniques oubliées #5

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En voyant la liste de mes billets en attente de publication qui s’allonge dangereusement, je me dis qu’il est vraiment temps de faire une nouvelle session de « Chroniques oubliées » ! Dans ce billet, je vous parle de Chaplin, de la ségrégation dans les années 50 en Alabama, de Los Angeles, la ville aux milles visages, mais aussi de la Syrie et de son fameux festival du cheval…

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A1F+DRpBAsLDans ce premier tome, nous découvrons l’enfance et la jeunesse de Charles Spencer Chaplin, ce génie du cinéma américain. On apprend qu’il n’a pas connu sa mère et que son père était un mime et chanteur dramatique… qui a mal fini. Il quitte Londres pour New York, espérant ainsi échapper au fantôme de son père et construire sa propre légende. Il veut la gloire, le succès, la reconnaissance. Que son nom soit sur toutes les lèvres. On suit Chaplin aux USA, de New York à L.A.… L’ascension fabuleuse et rapide du succès, le personnage de Charlot qui se construit grâce au hasard et à l’improvisation… Les dessins sont magnifiques, mais demeurent curieux : à cause de leurs airs toujours excédés et calculateurs, j’ai trouvé les personnages très antipathiques. Une BD à dévorer !

Rue de Sèvres – septembre 2019 – 72 pages

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9782205079258-couvClaudette Colvin, c’est l’adolescente noire qui refusa de céder sa place à une blanche dans un bus, à Montgomery, dans l’Alabama. Celle qui fut éclipsée ensuite par la figure de Rosa Parks, parce qu’elle passait moins bien à l’écran. Émilie Plateau nous offre une immersion dans la peau de cette adolescente noire des années 50, en Alabama. Claudette grandit dans un quartier pauvre, élevée par sa grande-tante et son grand-oncle. Le décor est planté grâce au trait de crayon très parlant et suggestif et un ton absurde et pince-sans-rire. Dessiner pour rendre compte de l’absurdité et de la violence d’une époque envenimée par le racisme. Une fois cette BD refermée, Claudette Colvin devient enfin quelqu’un ; cette adolescente condamnée, qu’on a effacée des mémoires au profit de Martin Luther King, un homme qui en impose davantage et de Rosa Parks, une femme plus distinguée. Un roman graphique qui se veut aussi féministe et qui offre un éclairage nouveau sur l’histoire de la ségrégation.

Dargaud – janvier 2019 – 138 pages

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I23708Dans ce très court texte, on rencontre Alice et Oona, vendeuses dans un magasin de vêtements de luxe. Des vêtements qu’elles ne pourraient jamais se payer. On est à LA. La ville qui n’a pas de centre, où toutes les folies sont permises, où les jeunes femmes rêvent toutes d’être actrices, de percer. Alice suit des cours de théâtre auprès d’un acteur à la retraite, vieillissant. Elle se contente d’une pomme le midi. Pour arrondir ses fins de mois, Alice s’embarque dans un curieux commerce. Un récit bref qui fait grimper le malaise jusqu’aux derniers mots.

La Table Ronde – octobre 2019 – 48 pages

 

 

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imageDepuis les années 20, le général Gouraud est connu en Syrie pour avoir fait cesser la révolte des nationalistes syriens dans un bain de sang. C’est le général français que l’on maudit à chaque malheur qui s’abat sur la Syrie. Christopher Donner entreprend un voyage en Syrie avec trois amis ; parmi eux, Jean-Louis Gouraud, écrivain, Daniel Rondeau, photographe et Daniel Marinier, cinéaste. Ils sont invités à Damas à l’occasion du Festival du cheval. Les quatre visiteurs se sentent privilégiés de découvrir ce pays ravagé par huit années de guerre civile, mais très vite, ils se rendent compte qu’ils se sont fait avoir… On prétend que Jean-Louis Gouraud serait le petit-fils du général Gouraud, venu s’excuser devant le tombeau de Saladin pour tout le mal que son ancêtre a fait à la Syrie. Or, le général est mort sans avoir jamais eu d’enfant. Un témoignage aux accents absurdes, qui mêle farce et politique. « C’est en quittant Damas qu’on voit la guerre, et ce qu’on voit de la guerre c’est qu’elle est bel et bien finie : pour qu’elle continue, il faudrait qu’il y ait encore des trucs à détruire, encore un peu de vie. Là, tout est mort, ratiboisé, hiroshimiesque. »

Grasset – novembre 2019 – 160 pages

Aurélie Callet & Clémence Prompsy – Je ne veux pas ! **

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Au fil de soi – mai 2019 – 160 pages

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Aurélie Callet et Clémence Pompsy se sont rencontrées dans les couloirs de la maison d’arrêt de Fresnes où elles étaient psychologues pour détenus il y a quelques années. Elles ont créé Kidz et Family avec le désir de renforcer les liens et le soutien entre parents et l’envie de s’entraider.

Ce manuel plutôt court souhaite rendre très accessible l’éducation positive, qui peut apparaître compliquée à mettre en pratique au quotidien, bien que très attrayante. L’éducation positive porte ses fruits sur le long terme.

Les deux psychologues commencent par proposer la métaphore de la maison : la porte d’entrée dans le monde de son enfant c’est le jeu ; les fondations sont consolidées par l’affection et l’attention. Les règles posées sont les fenêtres. Les limites sont le toit. Et les colères s’expriment par la cheminée. J’ai beaucoup aimé ce petit schéma, clair et concis, très parlant.

Je ne veux pas ! est un guide qui offre des pistes pour agir sans violence avec ses enfants et liste des astuces pour gérer les crises et complications au quotidien, sans punir ou s’énerver : se lever le matin, s’habiller, séparation le matin, sortie au parc…

Parmi ces outils : un amour inconditionnel – votre enfant doit comprendre que notre amour ne dépend pas de son comportement – mais aussi l’écoute, le plaisir partagé, le jeu. Elles insistent sur l’importance de remplir le réservoir d’attention de l’enfant, de tenir compte des capacités de l’enfant ; elles soulignent également l’importance de la verbalisation. Bref, il s’agit surtout d’adopter des réflexes de communication non-violente.

J’aime particulièrement leur astuce « Grand choix – Petit choix » : l’adulte prend la décision puis propose à l’enfant de choisir entre deux options propres à la décision. Exemple : « c’est l’heure de se laver, tu préfères un bain avec tes jouets ou une douche vite fait? »

J’ai trouvé ce guide plutôt bien fichu et très accessible mais certains passages ou propos m’ont laissé franchement perplexe… Comme ce passage sur les repas où on nous conseille d’obliger l’enfant à goûter tous les aliments car « goûter est obligatoire » (ah bon?)… Et je n’ai absolument pas compris le lien entre complexe d’Oedipe et peur/refus d’aller se coucher… Et le terme de « propreté » a le don de m’horripiler au plus haut point : non un enfant qui porte une couche n’est pas sale. Il est juste incontinent.

Et puis je regrette que les auteures n’évoquent les neurosciences que de façon très brève. Je regrette aussi qu’elles ne parlent absolument pas des émotions et des astuces pour les gérer, les accueillir… Enfin, dernier regret : aucune tranche d’âge n’est évoquée : on se doute que les conseils concernent les enfants de 2 à 7 ans environs, mais bon… un enfant de 2 ans ne réagira pas comme un enfant de 6 ans.

Pour résumer, il s’agit d’un petit guide qui s’inspire à 80% de l’éducation positive… les auteures voguent sur la vague de mode et font pas mal de publicité pour leur entreprise (beaucoup de conseils pour aller voir un psy dès que les parents se sentent vraiment dépassés). Je le recommande donc si vous êtes pressés et n’avez pas beaucoup de temps pour lire… Mais sinon, je vous conseille plutôt les ouvrages très documentés et riches d’enseignement de Catherine Gueguen : Pour une enfance heureuse et Vivre heureux avec son enfant.

Chroniques oubliées #4

Ce sont ces chroniques pour lesquelles on manque de mots, ces romans qui nous ont marqué, à leur façon, et dont on souhaite malgré tout garder une trace… Pour cette 4ème session, je vous présente trois bouquins pour lesquels je ne consacrerai donc pas de chronique entière : une déception avec le Goncourt 2018, un récit de voyage autobiographique très fort et un petit roman jeunesse au charme singulier.

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Août 1992. Dans une petite vallée de l’Est de la France, c’est la canicule. Anthony a quatorze ans ; il passe l’été avec son cousin. Poussés par l’ennui, ils volent un canoë et traversent le lac pour aller voir de plus près la fameuse plage des « culs nus »… Ce qu’ils y découvrent, les rencontres qu’il y feront, vont façonner leur avenir, de façon dramatique. Une paire de fesses en short, une goutte de sueur qui zigzague sur une clavicule, une famille qui vole en éclat – et l’adolescence, vive et flamboyante. Quatre étés se succèdent. Quatre récits. De Smells Like Tee Spirit à la Coupe du Monde 98. Un roman empli d’une langueur adolescente, exacerbée par la chaleur. Je ressors de cette lecture déçue ; je n’ai ressenti aucune empathie pour les personnages et l’écriture n’a rien de transcendant. La 4ème de couverture est bien plus réussie que le livre en lui-même…« On s’aimait, on crevait aussi, on était maître de rien, pas plus de ses élans que de sa fin. »

Actes Sud – août 2018 – 425 pages

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Renaud et son fils Tom, dix-sept ans, ont du mal à communiquer, à se comprendre… Leur relation est faite de coups d’éclats, de violence verbale et d’incompréhension chronique. L’adolescent semble sur une mauvaise pente ; drogue, résultats scolaires en chute libre, accès de violence. Son père est convaincu que Tom doit rompre pour un temps avec son environnement toxique et ses fréquentations… Il lui propose alors un voyage de trois mois au Kirghizstan ; une traversée à cheval, seuls tous les deux, au cœur des steppes d’Asie centrale. Pendant ces trois mois, père et fils ré-apprennent à se connaître, à travers des rencontres insolites, des traversées incroyables, des paysages somptueux ; ils franchissent des montagnes, dépassent leurs différends, retrouvent un langage commun en même temps qu’ils tentent de communiquer avec un autre peuple, sans parler leur langue. Une aventure humaine qui va les transfigurer, l’un et l’autre. Ce n’est pas seulement le fils qui va changer, mais le père aussi. Chacun, à la rencontre de l’autre, à la rencontre de l’inconnu aussi. Un récit touchant, sensible et puissant qui m’a beaucoup émue et m’a fait voyager.

Pocket – 2017 – 256 pages

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Quel délice de plonger à nouveau dans l’univers de Martin Page. Dans ce petit roman qui ne paie pas de mine, nous faisons la connaissance de Clémence, une ado qui désire plus que tout quitter le collège, prendre le large, larguer les amarres... bref, rompre avec cette vie monotone qui est la sienne. Elle a pour tuteur Oscar, un fantôme en surpoids qui est ambassadeur du Groenland ; ils vivent ensemble dans son manoir, à deux pas de la Butte Montmartre. Ses parents sont des cambrioleurs chevronnés spécialisés dans les œuvres d’art. Le jour de la rentrée scolaire, il y a un nouveau. Un étrange garçon qui fascine immédiatement : il a le corps couvert de taches de couleurs. Clémence en oublie ses désirs de fuite et est prête à tout pour percer le mystère de Simon. Clémence se heurte à l’idiotie des adultes, leur incompréhension, leurs mensonges, leur cupidité… Une écriture belle, dans sa simplicité et son imagination. Comment transformer la douleur en beauté, c’est ce dont il est question dans ce petit roman où l’on rompt le silence à coup de fusil de chasse.

école des loisirs – 2007 – 92 pages

 

Je suis ce que je lis – 2018

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« Dis-moi ce que tu lis, et je te dirai qui tu es… » C’est le principe de ce tag auquel je ne déroge jamais, année après année. On pioche les réponses dans nos lectures chroniquées de l’année passée. Des réponses-lectures que l’on pourrait résumer en trois mots : échappée, lumière et paradoxe…

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Décris-toi : Celle qui s’enfuyait

Comment te sens-tu ? D’os et de lumière

Décris où tu vis actuellement : La Grande Forêt

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ? A l’orée du verger

Ton moyen de transport préféré : Le ciel, les étoiles, le monde sauvage

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est : My absolute Darling

Toi et tes amis vous êtes : Summer kids

Comment est le temps ? L’obscure clarté de l’air

Quel est ton moment préféré de la journée ? Jolies ténèbres

Qu’est la vie pour toi ? Un si petit oiseau

Ta peur ? Un léger bruit dans le moteur

Quel est le conseil que tu as à donner ? Soyez imprudents les enfants

La pensée du jour : Toute la beauté du monde n’a pas disparu

Comment aimerais-tu mourir ? D’un trait de fusain

Les conditions actuelles de ton âme ? Je suis ton soleil 

Ton rêve ? La Librairie de tous les possibles

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Bilan 2018 & Coups de coeurs 💕 


Je me répète chaque année, mais quelle folie ce temps qui file à une allure surréaliste… Plus on vieillit et plus ce fichu temps nous file entre les doigts.

Cette année, mon bébé est devenue un grand bébé ; elle s’est mise à marcher, à crapahuter dans tout l’appartement, à vider les placards régulièrement, à dire « non non non » et à hurler « chaaaat » dès qu’elle voyait une boule de poils à moustaches. Elle s’est mise à nous faire plein de bisous en tendant sa petite lippe, à nous dire « monamou » en nous tendant tous les livres qu’on lui a déjà lu 2397474 fois. Elle s’est mise aussi à nous arracher nos lunettes, nous foutre deux-trois baffes dans la tronche sans raison et notre bienveillance a vacillé plus d’une fois… Bref, avec un enfant on en apprend tous les jours (surtout sur soi et le constat n’est pas toujours reluisant). Mais l’amour est inimaginable, démesuré et fou. Toujours. ♥️

Côté lectures, j’atteins les 130 lectures cette année, dont 33 bandes dessinées & albums, ce qui est un record pour moi…! Les lectures de 2018 sont marquées par davantage de littérature jeunesse, davantage de BD, toujours énormément de littérature étrangère… Et de belles et étonnantes découvertes en littérature française. De beaux échanges avec vous, que ce soit sur le blog ou sur Instagram. De beaux partenariats notamment avec Grasset et sa collection de littérature étrangère qui est une véritable mine d’or… 

Et 2019 s’annonce tout aussi excitant littérairement parlant ; au mois de janvier, je rencontre deux auteures – Marie Pavlenko et Anne-Laure Bondoux – et j’assiste à la présentation de presse de l’école des loisirs pour leur rentrée littéraire d’hiver. J’ai hâte. 2019 sera aussi placé sous le signe du voyage : nous partons à la conquête du Far West tous les 3 en juillet…! 

❤ ❤ ❤

 

Voici les livres qui ont marqué mon année

 

* Côté romans *

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* Côté bandes dessinées et albums *

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* Côté jeunesse *

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Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année 2019, riche en littérature, en lectures, en voyages, en échanges, en découvertes… Et un beau réveillon ✨

 

 

Dans la bibliothèque de Kamilichat : TOP lectures 2018

Petite nouveauté cette année pour mon bilan… Je consacre une chronique entière aux lectures préférées de Kamilia en 2018 : autrement dit, je vous présente les livres qu’on lui a lu le plus souvent cette année…! Voici donc les 24 livres qui arrivent en tête de lecture chez nous.

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  • Parmi ses lectures fétiches, on retrouve les aventures de l’indétrônable Petit Ours Brun : les livres sonores ont sa préférence, ainsi que les imagiers représentant l’univers et les objets familiers de Petit Ours Brun (par contre, ils pourraient faire des livres plus solide, l’imagier de la maison commence à partir en lambeaux…)
  • On retrouve également toutes les aventures de Petit Lapin de Jörg Mülhe, qu’on A-D-O-R-E ! A chaque épisode, il s’agit d’accompagner Petit Lapin dans son activité : le mettre au bain, le préparer pour le coucher et lui soigner sa blessure. Kamilia connaît maintenant les gestes par cœur ! Elle fait plein de bisous au livre, souffle, tapote, caresse et compatis…
  • Chapacha, de Anaïs Massini. Un livre poétique, tout en jeux de mots, en sonorités…
  • Pip et Prune, de Axel Scheffler. « La Petite flaque » est la première aventure que nous découvrons ; les dessins sont adorables ils fourmillent de détails et on s’arrête un moment sur chaque double page.

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  • Fantou à la ferme, de Sophie Motte. Un collector, retrouvé dans mes propres livres d’enfant et que Chaton aime beaucoup : plein d’animaux à nommer et pointer du doigts, douceur des dessins et forcément, un chat.
  • A ce soir, de Jeanne Ashbé. L’auteure nous décrit, page après page, le quotidien de deux bébés à la crèche, le temps d’une journée. C’est devenu un classique, c’est LE favori de tous les temps, dont elle ne se lassera jamais. Et j’en suis aussi complètement amoureuse, il est empli de douceur, que ce soit dans le trait de crayon, les couleurs ou les mots. Chaque paragraphe est composé de rimes. Un vrai plaisir.
  • Emile a la grosse patate, de Vincent Cuvellier. Un album qui nous fait mourir de rire. La tronche d’Emile vaut son pesant de cacahuètes. Je craquerai certainement pour les autres tomes!
  • Regarde dans la nuit, de Catherine Graindorge & Regarde dans la neige, de Emiri Hayashi. Une série d’albums à tomber! Dans chacun des albums on suit un petit chat ou un petit lapin, doux au toucher, à travers le paysage. Certaines images sont argentées, en surimpression. De vrais bijoux visuels.
  • L’imagier Montessori de Balthazar. Un imagier incontournable, qui fait défiler les objets du quotidien, de la maison à l’univers tout entier.
  • Mon amour, de Astrid Desbordes et Pauline Martin. Un message bienveillant et universel. Page après page, la maman d’Archibald lui explique l’amour qu’elle ressent pour lui ; un amour infini. Pour le lire, Kamilia me le tend en disant « Monamou »
  • Les Bêtes en couleurs, de Rod Campbell. Exemplaire trouvé en vide-grenier. On lui lit depuis ses 6 mois ; elle adore toucher les petites bêtes, qu’elles soient velues comme la grosse araignée, brillantes ou rugueuses.

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Livres chaton-2018

  • Mon rayon de soleil. Un album sur une journée d’été dont les pages sont à tourner en tirant sur les languettes de ruban.
  • Petit Pois, de Davide Cali. Tellement de mignonitude pour cet album qui nous raconte l’histoire de Petit Pois, un tout petit bonhomme qui est né trop petit
  • Mon imagier-jeu des couleurs. Grand grand plaisir de pointer du doigt et de nommer couleur après couleur, tous ces objets et animaux.
  • Oh! C’est cassé, de Jeanne Ashbé. Une aventure, tout en bienveillance, de Lou et Mouf.
  • Tout le monde dort ? de Audrey Poussier. J’en avais fait une chronique, juste là.
  • Bonne nuit ! De la collection Kididoc. Un livre à rabats qui nous parle beaucoup.
  • Délivrez-moi ! de Alex Sanders. Un livre tout cartonné qui a beaucoup de succès et qui la fait glousser du début à la fin, surtout quand le « clac » retentit !
  • Mes comptines du monde. Livre sonore de chez Gallimard, notre collection préférée. Les sons de ce livre ont rythmé notre voyage à Istanbul. On ne pouvait plus s’ôter de la tête les paroles de comptines grecque, russe, mexicaine…

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Bon, j’espère ne pas vous avoir perdus avec cette liste longue comme le bras !!! Il semblerait que ma fille soit déjà accro aux livres et à la lecture. Je suis tellement heureuse de lui avoir transmis ce merveilleux virus.

Et vous, que lisent vos bouts de choux ?

 

 

Chroniques oubliées #3


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Petit rappel : les chroniques oubliées sont consacrées aux romans pour lesquels on manque de temps ou pour lesquels on a du mal à trouver les mots pour en parler… mais que l’on ne veut malgré tout – et surtout – pas oublier. Pour cette 3ème édition, je vous présente trois lectures en poche. Trois grands auteurs que j’affectionne beaucoup. Trois bouquins pour lesquels j’ai eu beaucoup de mal à trouver mes mots…

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Novecento-pianiste

 

Novecento, c’est ce pianiste énigmatique qui joue comme un virtuose, sur ce paquebot qui relie l’Europe à l’Amérique, terre promise, terre de tous les fantasmes et espoirs. D’après la rumeur, il est né sur ce bateau et n’en est jamais descendu. Le narrateur l’a rencontré, est devenu son ami. Il nous raconte cet homme… Un récit court et incisif, qui nous subjugue dès les premiers mots. Du Alessandro Baricco comme on les aime.

Folio – 2017 – 96 pages

 

 

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La Vengeance de la pelouse est un recueil de textes comme autant de portes ouvertes sur un monde poétique et absurde. Brautigan n’a pas son pareil pour distiller l’absurde dans le quotidien. Poésie et dérision caractérisent sa plume. Dans ce recueil, il y a un homme qui décide de remplacer la plomberie de sa maison par de la poésie ; il y a des souvenirs d’enfance ; des histoires farfelues… Ce bouquin est comme une fenêtre ouverte sur l’imaginaire de Brautigan.

10-18 – 2004 – 213 pages

 

 

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Ce-que-j-ai-oublie-de-te-dire

 

Mérissa vient d’être acceptée à la fac de Brown. Alors que tout le monde la félicite, l’adolescente ne peut s’empêcher de penser, assombrie, à son amie Tink qui a disparu. Qui n’est plus. Les souvenirs affluent, de même que les entailles au ciseau sur son corps. Des entailles dissimulées par les vêtements. Des entailles qui la soulagent. Le mal être envahi Mérissa depuis que Tink n’est plus. Depuis quelques temps, son fantôme lui apparaît avant de dormir… Oates écrit comme personne sur l’adolescence et ses tourments. Un style inimitable – comme ces astérisques pour dire l’innommable, le censurer.

Le Livre de Poche – 2017 – 336 pages