Grasset – 28 août 2019 – 288 pages
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La narratrice a quitté son île natale – la Corse – à la suite d’un deuil. Elle y revient sept ans plus tard, le cœur lourd, sans savoir si cela la rend heureuse ou non. Elle retrouve son passé. Elle se souvient de sa maison d’enfance ; la villa de Bastia, L’Alcyon – L’alcyon qui est un oiseau fabuleux nichant sur les flots de la mer et couvant ses œufs pendant sept jours. Elle décrit la maison familiale ainsi : « Un grand escalier de marbre tel un système sympathique reliant la folie de l’étage à la digestion difficile du rez-de-chaussée. Quatre générations écorchées. Un secret qui rampe, de la cave au grenier. »
C’est à L’Alcyon que la petite Huma va naître, quatrième génération d’une famille singulière : la mère vaporeuse, Alice ; la grand-mère Marie qui se fait appeler May car ça fait plus jeune ; et l’arrière-grand-mère Madeleine, l’ogresse bienfaisante. Une famille qui semble porter le fardeau d’une étrange mélancolie teintée de rancœur.
Huma, quel drôle de prénom. Nous sommes à la fin des années 70 et personne ne comprend ce choix de prénom. Mais sa mère l’a rêvé. Ce prénom est sorti de la bouche d’un corbeau. Huma, « ma petite fumée aspirée, mon esprit subtil sur les steppes, les déserts, les forêts. » Une petite fille modèle, qui aime les cloportes. Qui trouve très tôt un refuge dans la lecture – refuge contre le monde, contre cette grand-mère tyrannique et cette mère passive.
Peu à peu, l’écriture nous apprend que l’Alcyon héberge un secret…
Il est rare qu’une écriture vous saisisse de cette façon, dès les premiers instants de lecture… Dès les premiers mots, je suis captivée et captive de l’écriture de Laure Limongi. Elle a une façon de décrire certaines scènes, on s’y croirait. Comme cette nuit d’orage où l’électricité est coupée et où, alors que le père raconte une histoire de fantômes, ils entendent des pas lourds au-dessus d’eux… Une écriture au fort caractère, tranchante et juste. On se croirait en Corse, dans un petit village auquel on accède par ces fameuses routes sinueuses. Certains passages sont terriblement évocateurs ; comme la fuite de Lavì et Alice, leur errance de village en village dans les montagnes corses, juste avant la naissance de Huma.
On ne peut pas tenir la mer entre ses mains ; est-ce la Méditerranée ou la mère dont il est question dans le titre ? Quoi qu’il en soit, Laure Limongi nous livre un très beau roman sur la famille et les secrets qui s’y blottissent, les racines et la Corse, qui semble naviguer entre fiction et autofiction.
Merci pour ce retour. Je le commence ! A suivre ….
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Ah super 🙂 je serai curieuse de savoir ce que tu en as pensé!
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Je viens de le finir. Magnifique roman où l’insularité et l’amour pour une mère si insaisissable s’entrechoquent .
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je le note… Il va falloir que je mette des priorités dans la liste rentrée littéraire car elle commence à être conséquente , il y a un moment que ce n’était pas arrivé 🙂
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Oui c’est une rentrée littéraire très riche cette année!!
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Ton billet est tentateur, et le sujet me plait, alors pourquoi pas.
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😀 ravie de te tenter!
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En plein dans cette lecture. Merci pour ce bel avis. 😘
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merci à toi pour ton passage 🙂 alors tu aimes cette lecture?
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Oui, c’est vraiment très bien écrit et je suis conquise par cette immersion totale dans l’île de beauté. 😘
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