Virginie DeChamplain – Avant de brûler ****

La Peuplade – avril 2024 – 201 pages

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Depuis les Déluges, depuis que les vagues ont englouti les berges de son enfance, la narratrice vit avec Marco, son compagnon d’exil, dans la forêt, loin des côtes. Elle ne parle qu’avec la nature, les arbres. La jeune femme se balade tous les jours, elle note ses observations dans un carnet. Un jour dans une clairière, elle tombe sur Farah, une fugitive étrangère, avec deux enfants en bas âge et un bébé blotti contre elle en écharpe. Elle ne peut pas ne rien faire, alors elle les accueille chez elle. Aux alentours, rôde une bête, une biche, la dernière de ses semblables, qui les protège et les observe de loin.

Avec Avant de brûler, je retrouve l’écriture somptueuse, très orale et poétique de Virginie DeChamplain – l’écriture qui m’avait conquise dès les premiers mots des Falaises. Elle fait naître des images si vraies, d’une justesse bouleversante. L’autrice nous livre un roman sur la brûlure d’une fin du monde, la brûlure de la perte, la brûlure d’avoir survécu, la brûlure de la solitude, la brûlure de l’amour naissant et de la renaissance. Dans un monde où tout s’apprête à partir en fumée, l’espoir gronde. Un roman incandescent, dont j’ai goûté les mots, je les ai savourés et je vais les garder en moi un moment. C’est beau et c’est nécessaire.