Éditeur : Denoël – Date de parution : 2005 – 117 pages
4ème de couverture : « Téhéran, quelques mois avant la révolution islamique. Un climat de terreur sourde règne sur la ville. Entre les soubresauts de la Savak, la police politique du shah, et les premières exactions des mollahs, chaque jour apporte son lot d’attentats inexpliqués. Quatre étudiants amoureux de Tchekhov expriment leur angoisse et leur nostalgie par la voix de Kamran, le narrateur, hypersensible aux transformations souterraines du Téhéran doré de sa jeunesse… »
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Téhéran, au début de la révolution islamique. Kamran, Niloufar, Mithra et Nader sont quatre étudiants épris de théâtre et de littérature, spectateurs impuissants face à la tragédie qui a lieu sous leurs yeux. Un récit sombre porté par une écriture lumineuse et poétique. Réalité et rêveries du narrateur s’entrecroisent avec mélancolie.
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« – Pourquoi êtes-vous tous si convaincus de ce goût universel des hommes pour la barbarie ? »
« Il dit que c’est avec l’idée de la vérité que le monde prend vie, que c’est en supprimant tout ce qui la contredit qu’on existe. On parle de crime. Mais c’est avec le crime que le monde naît. Tenter de l’empêcher est vain. »
« Je suis venu sur la plage pour regarder s’échouer les vagues et récupérer le poisson échappé de mes rêves. Je suis là pour écrire une lettre, la déchirer et la confier aux flots. Il paraît que la nature ne se répète jamais. Pourtant, en cet instant, il me semble que tout se répète uniformément. Comme les oiseaux, j’ai envie de crier ma peur du couchant. J’attends l’obscurité et le bleu paisible de la nuit. Je regarde les mouettes tournoyer encore et encore par-dessus les vagues. Je me dis qu’il faut goûter les plaisirs les plus infimes puisqu’il n’y en aura pas d’autres. »