Dominique Paquet – Prête-moi tes ailes ****

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Editions Théâtrales – 2019 – 43 pages

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L’été débute. Un jeune garçon, les yeux remplis de larmes, est assis au bord d’une rivière, solitaire. Une libellule se pose sur son bras et se met à lui parler. Ils se retrouvent ainsi au fil des jours pour discuter, dialoguer. De liberté entravée. De danse. Cette danse que le garçon aime tellement et qu’on lui interdit de pratiquer. Il évoque le chagrin qu’il éprouve. Et il ouvre ainsi son coeur à cette libellule bavarde.

« Libellule. – Et tu ne te sens pas fille aussi quelque fois ?

Lui. – Si. Mais pas à un moment particulier. Et puis tout de suite après, je me sens garçon. Non, ce n’est pas tout à fait vrai… Je me sens vivant. Être humain. Surtout quand je cours dans le vent. Ou à vélo sur une pente. Quand je danse, j’ai la sensation de voler. »

Ensemble ils refont le monde, interrogent le sens de la vie. Le sens de ces conventions sociales qui entravent les humains. Le garçon se surprend à rêver. La libellule devient consolatrice et philosophe.

Prête-moi tes ailes est une très jolie pièce de théâtre sous forme de conte philosophique qui nous délivre un questionnement sur les normes de la société.

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Dernières lectures, en bref.

En bref, quelques unes de mes toutes dernières lectures. Je n’ai pas eu le courage de consacrer un billet à chacune, donc exceptionnellement elles sont rassemblées.

 

mortAzouz Begag – Quand on est mort, c’est pour la vie **

Mourad est mort, abattu par un chauffeur de taxi parce qu’il s’enfuyait sans avoir réglé la course. Il allait s’envoler pour les Etats-Unis. San Francisco. Son frère Amar ne comprend pas, il est en colère. Sentant qu’il devient un peu fou, il décide de retourner en Algérie, sur la tombe de son frère. Là où se trouvent ses racines, et son « arabe généalogique ». Ce retour est semé de péripéties. L’auteur mêle la légèreté de l’humour à la douleur du deuil. A mon grand regret, je suis restée complètement extérieure au récit. Je n’ai pas rit, ni même sourit.

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edwardMiriam Elia & Ezra Elia – Le Journal d’Edward, Hamster nihiliste 1990-1990 ***

Ce livre au petit format et illustré de dessins est le journal d’Edward, un hamster en cage adopté par une famille d’humains. Les dessins font sourire et les propos que peut tenir un hamster sont cocasses. Mais on finit par ne rire qu’à moitié. Le destin d’Edward est fixé, il n’y a aucune échappatoire. Et finalement, ce petit journal fait bien froid dans le dos.

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ubu rooiAlfred Jarry – Ubu roi **

Une pièce sur le pouvoir, l’abus de pouvoir et l’amour insensé du pouvoir. Monstre d’égoïsme, de lâcheté et de bêtise, le père Ubu, et sa compagne la mère Ubu, qui ne vaut pas mieux, cherchent à prendre le pouvoir. Et une fois qu’il l’ont, à devenir de plus en plus puissants. Cette courte pièce burlesque est truffée de néologismes, de termes tout droit sortis de l’imagination farfelue de son auteur. C’est grotesque, les noms d’oiseaux pleuvent… J’avoue être un peu dubitative face à ce curieux texte, qui je crois n’est vraiment drôle que lorsqu’il est joué sur scène et incarné.