Actes Sud Babel – 2013 – 288 pages
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Tout commence en 1875. Après quinze ans d’absence, Luciano Mascalzone revient à Montepuccio, petit village du sud de l’Italie, pour réclamer son dû ; le bandit s’est juré qu’à sa sortie de prison, il assouvirait son désir pour Filomena Biscotti envers et contre tout. Mais les Montepucciens l’ont prévenu : s’il revient, il est mort. Luciano frappe à la porte des Biscotti ; ce n’est pas Filomena qui lui ouvre, mais sa sœur, Immacolata. Le vaurien ne se rendra compte de son erreur que quelques minutes avant de périr sous les pierres lancées par les villageois. Quant à Immacolata, elle tombe enceinte… Et c’est le destin des Mascalzone Scorta qui se retrouve scellé ce jour-là, sous un soleil brûlant.
C’est la vieille Carmela Scorta qui va prendre la parole en se confiant à don Salvatore, le prêtre du village. La vieille femme sent qu’elle perd la tête, que sa mémoire va bientôt se faire la malle alors, après des années de silence, elle se met à raconter l’histoire de sa famille, les Scorta Mascalzone.
Le Soleil des Scorta est un roman solaire sur le destin d’une famille qui, de génération en génération, va tenter d’endiguer la malédiction qui semble peser sur elle. Les Scorta se trouvent irrémédiablement attachés à la terre aride des Pouilles et au soleil. « Jamais un Scorta n’échapperait au soleil des Pouilles. Jamais. » Les Scorta se battent pour vivre, ils ont la sueur au corps comme on a le diable au corps.
Au rythme de la tarentelle et sous un soleil de plomb, Laurent Gaudé brosse le portrait de personnages au sang chaud, emplis de fureur, d’orgueil et de fougue, de folie. La lignée des « mangeurs de soleil » a la fierté chevillée au corps. « Rien ne rassasie les Scorta. Le désir éternel de manger le ciel et de boire les étoiles. »
Quelle écriture ! Quelle atmosphère ! J’ai été saisie par la fulgurante beauté de l’écriture de Laurent Gaudé – ample, poétique, envoûtante – et par son talent de conteur fabuleux. Ce roman m’a littéralement subjuguée et je n’oublierai jamais Carmela, les frères Scorta, Elia, Donato, Rocco… Un grand roman ❤
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« Il glissait sur les flots. En silence. Allongé au fond de sa barque, il ne se dirigeait qu’à la vue des étoiles. Dans ces moments-là, il n’était rien. Il s’oubliait. Plus personne ne le connaissait. Plus personne ne parlait. Il était un point perdu dans l’eau. Une minuscule barque de bois qui oscillait sur les flots. Il n’était rien et laissait le monde le pénétrer. Il avait appris à comprendre la langue de la mer, les ordres du vent, le murmure des vagues. »
Je n’ai jamais lu l’auteur mais j’en entends que du bien !!
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Oh, il faut que tu te lances !!
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Mon préféré de Laurent Gaudé, une merveille ! J’adore cet auteur. Merci pour ce beau retour 🙂
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🙂 du coup c’est ma première lecture de l’auteur et je ne sais pas pourquoi j’ai attendu autant de temps avant de le lire!
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ça m’arrive aussi de me dire cela. Souvent je me dis que c’est parce que la rencontre avec le livre, l’univers de l’auteur devait se faire à ce moment là et pas à un autre 🙂
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De cette lecture, je garde deux souvenirs : la sensation d’une terrible chaleur et une description des Pouilles qui fait que depuis je meurs d’envie d’y aller !! Un très beau roman, sans doute mon préféré de cet auteur.
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Oh oui, ça m’a donné très envie d’y aller ! un roman magnifique
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coup de cœur pour ce roman 🙂
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il est si beau…
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Il existe en roman illustré. Je veux le découvrir ainsi.
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oh !! je vais y jeter un oeil alors, j’ai bien envie de prolonger le plaisir de lecture… merci
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Je t’en prie !
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Jamais lu et pourtant j’en entends le plus grand bien!
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J’avais beaucoup aimé, même si je lui trouvais un petit air de « Cent ans de solitude ». Mais c’était mon premier de l’auteur et j’en ai lu d’autres de lui depuis, parfois avec tout autant de plaisir que cette première découverte, surtout quand il s’attaque à des mythes comme dans « Pour seul cortège » ou « Salina, les trois exils », d’autres fois avec déception quand il parle de période plus actuelles comme dans « Ouragan ».
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ah oui, je ne suis pour le moment jamais parvenue à me plonger dans Cent ans de solitude… il me tarde de découvrir les autres romans de Laurent Gaudé! J’ai noté Salina, La mort du roi Tsongor..
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Mon premier Gaudé découvert en audio, j’avais adoré! Depuis j’ai lu Salina, une merveille également!
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On me l’a beaucoup conseillé, il faut que je le lise!
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Tu me donnes envie de le relire, j’étais trop jeune à l’époque et je ne l’avais pas aimé.
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Ah mince! Tu l’apprécierais sans doute davantage maintenant oui.
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J’avais tellement aimé. Je me souviens m’être retrouvée en larmes sans même savoir pourquoi. Quel beau souvenir de lecture.
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oh oui, pareil, il m’a émue aux larmes…
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