Folio – août 2018 – 592 pages
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Il n’a pas de nom, ne parle pas et n’a quasiment jamais vu d’autres humains à part la femme qui est sa mère. Cette femme qui finit par mourir, face à la mer – ou cet immense lac qu’elle prenait pour une mer. « Mer, mer » répétait-elle avant de s’éteindre. Ces mots ne cesseront de le hanter.
Nous sommes en 1908 lorsque le garçon se met en chemin et quitte le sud. Il semble avoir dix ou douze ans. Il marche, de jour comme de nuit, séjourne dans un canyon. S’abreuve à la nature. Sur son chemin, il fera des rencontres marquantes qui vont le façonner, l’enrichir ; certains personnages resteront gravés en lui…
Comme ces habitants d’un petit hameau perdu – les premiers humains qu’il rencontre… Parmi eux, l’homme-chêne et Gazou, l’enfant-torrent, l’homme-renard, la femme-mante, l’homme-dindon… Méfiants, ils finissent par l’accueillir parmi eux, mais sans jamais se départir de leurs accusations.
Comme Babrek, l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire. Ses longues tirades, ses maximes, ses récits et formules sur la vie… Il ne les oubliera jamais.
Comme Emma Van Ecke, un visage d’une beauté singulière, barré d’une cicatrice… Emma et leurs ébats, Emma son grand amour. « Mon amour, disait-elle. » Pour elle, il sera Félix, en référence à l’émotion qu’il ressent pour chaque morceau de Mendelssohn.
Et puis, la Guerre viendra le chercher – il sera alors Mazeppa, envoyé comme chair à canon sur les champs de bataille, ces brasiers dévastateurs qui révéleront sa face la plus sombre.
Roman initiatique porté par une plume flamboyante et poétique, d’une grande richesse, Le Garçon m’a transportée. J’ai savouré l’écriture de Marcus Malte, non dénuée d’ironie.
La Grande et la petite histoire s’entremêlent. Sur trente ans – de 1908 à 1938 – nous suivons ce garçon dans l’évolution de sa représentation et de sa compréhension du monde, de l’humain – entre noirceur et lumière. Malgré le « il » distant, nous sommes au plus près des sensations et sentiments de l’enfant puis de l’adulte que la vie fait de lui.
Les pages sur la guerre et ses horreurs m’ont fait frôler l’ingestion ; je garde en tête cette liste de disparus et de morts sur plusieurs pages. L’accumulation, l’excès, l’horreur transpirent des mots.
Un de ces grands romans, qui restent en mémoire un moment.
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« Et de grâce faites que le mystère perdure. L’indéchiffrable et l’indicible. Que nul ne sache jamais d’où provient l’émotion qui nous étreint devant la beauté d’un chant, d’un récit, d’un vers. »
« Qu’y a-t-il de précieux en ce monde? Qu’y a-t-il de sacré? »
Ce roman est sublime ! Contrairement à toi, je n’ai pas frôlé l’indigestion, j’étais complètement happée par ces listes, ces faits. Si je pouvais, je le relirai 😀
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Je pense que je le relirai aussi! Si je pouvais ^^ rares sont les livres que je relis, il y a tellement à lire… que la place pour la relecture est rare!
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J’ai adoré ce roman ! Oui il dégage une force puissante en lui !
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Un livre dont j’ai entendu énormément parlé !
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oui à sa sortie il a fait le tour de la blogosphère!
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Pas lu… mais il pourrait certainement me plaire.
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oui je pense 🙂
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Merci pour cette découverte. Je note (je ne connaissais pas du tout)
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ah! ravie de te le faire découvrir alors 😀
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Tu as raison, une lecture qui reste en mémoire longtemps.
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oui! ce roman a quelque chose de vraiment fascinant… et l’écriture!
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je ne l’ai toujours pas lu! et pourtant je l’ai noté dès le début 🙂
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J’ai mis un moment à le lire, je l’avais aussi remarqué dès sa sortie 😉
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Inoubliable, effectivement
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Oui, un roman très marquant !
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dans ma pal, j’espère le sortir très bientôt!
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Ah mais oui! C’est un joli pavé parfait pour les vacances !
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