Éditeur : Delcourt/Mirages – Date de parution : août 2016 – 96 pages
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« Le préjugé est enfant de l’ignorance. » William Hazlitt
Marguerite est une jeune femme de vingt-sept ans presque comme les autres. À ceci près qu’elle est atteinte du syndrome d’Asperger, sans le savoir. Cette forme d’autisme l’empêche de profiter de la vie comme les autres. Ses proches ne le savent pas non plus, elle n’a jamais été diagnostiquée, malgré les nombreux psychiatres et psychologues qu’elle a vu. Au quotidien, Marguerite a besoin de rituels – la routine la rassure. Elle angoisse lorsqu’elle sort dans la rue. Au bureau, elle arrive avant tout le monde. Le moindre bruit la dérange pour dormir. Elle ne sait pas mentir et ne comprend pas le second degré et les sous-entendus. Elle n’est vraiment sereine qu’une fois chez elle, avec ses animaux…
Personne ne semble la comprendre, ou avoir une once d’empathie pour elle, même son copain. En faisant des recherches, Marguerite va découvrir peu à peu qui elle est vraiment et ce dont elle souffre. Malgré le diagnostic et le sentiment de libération qu’elle ressent à son annonce, la jeune femme va devoir faire face à l’incompréhension des autres, leurs moqueries, leurs préjugés, leurs idées reçues sur ce trouble qui souvent est sous-estimé, non reconnu, mal identifié.
Marguerite va apprendre à changer de regard, et à modifier la perception qu’elle a d’elle-même et du monde dans lequel elle vit.
J’ai beaucoup aimé cette BD, avec ses dessins en noir et blanc ; quelques touches de couleurs seulement. Les bulles de dialogues qui proviennent des autres sont en rouge, comme pour souligner l’agression permanente que cela représente pour Marguerite, le décalage avec sa vie, sa bulle intérieure. Les bruits aussi sont en rouge.
Une belle BD sur l’autisme, cette différence invisible, avec une héroïne émouvante, qui m’a touchée et qui m’a permis d’en apprendre davantage sur ce syndrome trop méconnu.
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