Valérie Perrin – Les oubliés du dimanche ***

oubliés

 

Éditeur : Albin Michel – Date de parution : mai 2015 – 378 pages

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Je l’ai vu fleurir sur beaucoup de blogs, mais ce sont les avis d’Ynabel et de Carnet Parisien qui m’ont fait craquer, lorsque j’ai croisé la route de ce roman dans une brocante…

Justine Neige a vingt et un an, elle aime la musique et les personnes âgées. Ça tombe bien car elle travaille comme aide-soignante dans une maison de retraite, Les Hortensias. Élevée avec son frère – qui est en fait son cousin – par mémé et pépé depuis que leurs parents ont trouvé la mort dans un accident de voiture quand ils étaient enfants, Justine n’a aucun souvenir d’avant l’accident. Mémé passe son temps à faire des tentatives de suicide – tête dans le four, ingestion de médicaments, sauts d’une falaise – et pépé ne sait plus sourire. Justine fréquente Je-ne-sais-plus-comment qu’elle a rencontré au Paradis, après un ou deux verres de trop.

Aux Hortensias, Justine aime faire parler les petits vieux. Elle aime voyager dans ce qu’elle appelle leur bibliothèque personnelle, toutes les histoires qu’ils ont en eux. Le passé d’Hélène la fascine particulièrement, elle lui raconte des bribes entières de sa vie, de son amour pour Lucien… Pour « le fantôme aux yeux bleus », son petit-fils, Justine va retranscrire tous les mots de la vieille femme dans un cahier bleu. Au fil des chapitres, nous voyageons dans le passé d’Hélène, et dans celui de la famille Neige, tourmentée par la mort accidentelle des parents. Peu à peu, la vérité apparaît.

Parallèlement, le quotidien de la maison de retraite est brisé par un mystérieux corbeau qui passe des appels depuis la chambre 29 ; il annonce la mort des petits vieux – ces oubliés du dimanche – à qui plus personne ne rend visite. « Du coup, tout le monde soupçonne tout le monde, on se croirait dans un Agatha Christie sans cadavre ».

J’ai aimé le personnage d’Hélène et sa philosophie. Elle a toujours une mouette qui la suit, qui la protège. Selon elle, chaque être humain est rattaché a un oiseau pendant son passage sur terre. Et il y a des scènes que j’ai trouvées belles et fortes… Comme celle où la petite Hélène, désespérée de ne pas savoir lire, se met a lécher les lettres sur le tableau, cherchant à s’empoisonner avec la craie. J’ai aimé le ton parfois impertinent de l’héroïne et l’atmosphère de mystère qui s’installe au début du roman.

C’est un roman surprenant, empreint d’humour, de poésie et de mystère ; il est émouvant mais sans jamais tomber dans le mélo. Avec talent, Valérie Perrin nous déroule le fil du passé, ces amours, ces secrets inavoués et inavouables.

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« Mais pour moi, c’est là que tout a commencé : ils nous ont raconté des histoires. Et les vieux, comme ils n’ont plus que ça à faire, ils racontent le passé comme personne. Pas la peine de chercher dans les livres ni les films : comme personne. »

« Elle dit que les oiseaux ne meurent pas, qu’ils se donnent à l’infini. Que dès qu’on met un oiseau en cage, un homme devient fou. »

« J’ai la nostalgie, la nostalgie de ce que je n’ai pas encore vécu. »

 Les oubliés du dimanche

22 réflexions sur “Valérie Perrin – Les oubliés du dimanche ***

    • je te le conseille vraiment! J’ai trouvé que c’était un roman tout à fait original, et j’ai beaucoup aimé le ton de la narratrice et son curieux amour pour les petits vieux est touchant.

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  1. Je me suis arrêtée sur ton article car je trouvais la couverture magnifique, mais ton texte m’a beaucoup plu. Et le passage que tu as choisi à la fin…il est tellement émouvant 😥 Un livre de plus dans ma Wishlist Amazon. Gros bisous !

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    • Oh, je suis contente qu’il t’ait plu 🙂 c’est vrai que la couverture est sublime… elle a eu un certain impact sur ma décision d’achat!! Oui, c’est un des passages qui m’a le plus ému. On passe du rire à l’émotion en quelques mots, quelques pages, dans ce roman.

      Aimé par 2 personnes

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