Marisha Pessl – La Physique des catastrophes ****

 

 

Éditeur : Folio – Date de parution : 2008 – 822 pages

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** Je vous présente La Physique des catastrophe, de Marisha Pessl, qui est une lecture commune réalisée avec Claire de La Tête en Claire 🙂 Je la remercie énormément pour avoir accepté de lire ce gros bouquin avec moi ! C’était notre première lecture commune à toutes les deux. Et je dois avouer que sans elle, je ne l’aurai jamais lu aussi vite. De plus, pour la petite anecdote, ce livre traînait dans ma PAL depuis au moins … huit ans. Je l’avais commencé et m’étais arrêtée à la page 100… 😀 Cette lecture commune m’a permis de découvrir qu’un coup de cœur se cachait sur mes étagères… **

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Bleue Van Meer est une adolescente précoce au caractère solitaire, une grande lectrice, qui mène un train de vie bien peu ordinaire. Depuis la mort accidentelle de sa mère, elle vit avec son père, professeur de sciences politiques à l’université ; ensemble ils parcourent les routes américaines, passant d’une ville universitaire à une autre, au gré des changements de postes du père. Leur relation est très fusionnelle, elle est faite d’échanges de répliques, de citations littéraires, cinéphiles, scientifiques, politiques… Ils peuvent passer des heures à disserter sur des problèmes de physique quantique ou sur des théories psychanalytiques.

Pour sa dernière année de lycée, le père de Bleue décide de passer toute l’année dans la même ville, à Stockton. Au lycée, elle rencontre « Le Sang Bleu », un groupe d’adolescents réunis autour de la charismatique et mystérieuse Hannah Schneider, leur professeur de cinéma.

Mais quand celle-ci est retrouvée morte, Bleue, hantée par cette vision, mène l’enquête, sans se douter que ses investigations vont la conduire à remettre en question toute sa vie. Cet événement, s’il apparaît de façon très  explicite au début du roman est, je trouve, mentionné abusivement par la quatrième de couverture, alors qu’il n’apparaît que très tard dans l’intrigue…

Le récit nous est donc rapporté de façon rétrospective. Bleue nous raconte la genèse de cette macabre découverte. On sent au début du roman que ce récit lui est nécessaire et vital.

A la fois roman policier, roman d’apprentissage, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’agit d’un texte bien costaud… Il est littéralement truffé de références d’ouvrages érudits, littéraires, encyclopédiques, scientifiques… C’est comme si les yeux de Bleue analysaient chaque élément du monde en fonction de tout le savoir qu’elle a lu et emmagasiné. Chaque chapitre porte le nom d’un grand classique de la littérature. Je pense n’avoir pas décelé toutes les références implicites et explicites à des œuvres, tellement il y en a.

Ce roman marginal aborde de nombreux thèmes, parmi lesquels l’émancipation, les faux-semblants et le mensonge, la solitude que l’on peut ressentir et cela, même au sein d’un groupe. Malgré le sujet difficile, il y a pas mal d’humour ; en effet, certaines phrases m’ont beaucoup fait rire. Bleue a un sens de l’ironie et de la répartie très mordant et une vision incroyablement lucide des rapports humains. C’est une héroïne particulièrement attachante.

Alors oui, il y a certaines longueurs, surtout au début… Et je n’ai commencé à être captivée qu’à la page 174 (c’est précis, n’est-ce pas). De plus, les multiples références peuvent alourdir le style… et pourtant la lecture est très fluide, les mots ont quelque chose d’addictif, l’écriture est superbe et on ressent un véritable plaisir à lire dévorer ce roman. J’ai été littéralement captivée par l’intrigue et captive des mots.

En refermant ce livre particulièrement dense et intense, je me suis dit : mais quel coup de génie ! Quel livre incroyable. Le coup de génie, c’est qu’au final on ne saura jamais vraiment si ce ne sont que les élucubrations d’une adolescente qui a trop d’imagination, qui a lu trop de livres… Tout ce que je peux vous dire, c’est que la fin est inattendue, et qu’elle est liée à celle d’un film italien.

C’est pour moi un roman virtuose, un coup de cœur.  ❤

Et surtout, n’ayez pas peur de ce pavé de 820 pages (en version poche), une fois qu’on tombe dedans on ne peut plus en sortir !!

*Pour lire le billet de lecture de Claire, c’est par ici : La Tête en Claire.

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Il me regardait avec son air de « Prends-moi en stop, par pitié », qui devint bientôt « Déclenche l’ouverture du parachute », puis « Si tu veux bien lui faire le coup du lapin ».

« Le bonheur est un chien qui se dore au soleil. Nous ne sommes pas sur terre pour être heureux, mais pour vivre des événements incroyables. »

« Peu de gens comprennent qu’il est inutile de courir après les réponses aux questions majeures de la vie, déclara papa un jour où il était d’humeur bourbon. Elles ont l’esprit volage et elles sont terriblement fantasques. Mais si tu fais preuve de patience, si tu ne les presses pas, le jour où elles seront prêtes, elles te sauteront à la figure. »

 

 

35 réflexions sur “Marisha Pessl – La Physique des catastrophes ****

  1. Pingback: La Physique des Catastrophes de Marisha Pessl [LC#1] | La tête en claire

    • Ah c’est drôle ça, tu es la deuxième personne à me dire la même chose. Peut-être aurais-tu accroché si tu avais persévéré jusqu’à la page 174 😉 Je pense qu’avec ce genre de roman il faut de la patience. Il met du temps à se dévoiler vraiment. Franchement il serait resté encore un bon moment dans ma PAL si je n’avais pas eu l’idée de proposer cette lecture commune… alors que j’ai moi aussi pas mal de livres en attente 😀

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    • Oui, je pense qu’il peut te plaire 🙂 après c’est clair que le nombre de pages fait freiner des quatre fers ^^ c’est ce qui m’avait fait peur la première fois que j’ai tenté de le lire. Et en fait, une fois qu’on est plongé dedans, on ne peut plus le lâcher. C’est une lecture pour laquelle il faut prendre du temps! Elle est parfaite pour les vacances je pense.

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    • Oh merci 🙂
      Haha, c’est vrai que le nombre de pages m’a longtemps tenue éloignée de cette lecture, à tort! Mais pour les références, c’est surtout un jeu littéraire, plus que de vraies références, je pense que l’auteure s’est beaucoup amusée à en glisser certaines de son invention 😉 il y en a tant, et à tout bout de champ… ne pas les connaître ne gêne en aucun cas la lecture, mais ça peut agacer tellement elles sont fréquentes ^^

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  4. J’ai adoré ce bouquin, ce fut un magnifique coup de coeur et tout comme toi j’ai du m’y reprendre à plusieurs fois avant de bien accrocher. Une fois tombée amoureuse du personnage principal on ne peut que se laisser porter jusqu’à la fin !

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