Concours de l’automne chez le Petit pingouin vert !

Et hop un petit concours déniché chez le Petit Pingouin vert, histoire de remonter le moral au cœur de l’automne!

Source : Concours de l’automne

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Malika Ferdjoukh – Quatre sœurs, Tome 1 : Enid ***

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Éditeur : L’Ecole des Loisirs, collection Médium – Date de parution : 2003 – 138 pages

La série Quatre sœurs nous donne à voir une vie familiale un peu particulière! Il n’y a non pas quatre sœurs, comme le titre pourrait nous le faire croire, mais cinq : Charlie, l’aînée qui se débat chaque hiver avec Madame Chaudière, Geneviève qui garde précieusement son secret sous couvert de rendez-vous babysitting, Bettina toujours accompagnée de ses deux copines Béhotéguy et Denise, formant l’inséparable trio DBB (la Division Bête et Méchante), Hortense qui passe des heures à écrire son journal intime et Enid, la petite dernière, 9 ans, qui dort avec ses chats Ingrid et Roberto… Charlie a la charge de la maison et de ses sœurs depuis la mort accidentelle de leurs parents quelques mois plus tôt.

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Le 1er tome de la série est consacré à Enid, la plus jeune des cinq sœurs Verdelaine. Malika Ferdjoukh nous introduit dans un univers absolument délicieux et insolite. Nous découvrons cette vie de famille curieuse, haute en couleurs.

Par une nuit de tempête, Enid sort dans le jardin et manque de se faire écrabouiller par le sycomore géant. Elle va partir à la recherche de Swift, sa chauve-souris, dont elle est persuadée qu’elle est encore en vie. Par la même occasion, elle tâchera de découvrir ce qui se cache derrière ce fantôme dont les cris lancinants et larmoyants terrifient la petite famille.

Un univers drôlement singulier et très inventif, qui mêle habilement petits tracas du quotidien, chronique amoureuse adolescente, aventure et surnaturel, avec beaucoup d’humour et de facétie… Ce roman est un vrai plaisir. L’écriture est facétieuse, délicieuse, toute en jeux de mots. J’aurai adoré lire ça en étant adolescente! Et en refermant ce bouquin, je n’ai qu’une envie : lire la suite!!

Merci à Ynabel pour le conseil lecture 🙂

Craquage en librairie #3

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Le premier parce que je suis une inconditionnelle de Delphine de Vigan, que je ne suis pas sortie indemne de ma lecture de Rien ne s’oppose à la nuit et que je ne pouvais tout simplement pas passer à côté de celui-là.

Le deuxième pour assouvir mon envie de classique et de frissons. Ensuite, il ne restera plus qu’à voir le célèbre film d’Hitchcock.

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Y’a pas à dire, acheter un livre ou deux, ça réconforte énormément. Du coup, je fais grimper ma PAL à 72 livres… Mais j’ai tout l’hiver pour l’écouler, tout va bien.

Bonnes lectures à tous!

Alessandro Baricco – Trois fois dès l’aube ****

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Éditeur : Gallimard – Date de parution : février 2015 – 120 pages

Il s’agit de trois récits qui mettent en scène une rencontre entre deux personnages, au milieu de la nuit, dans une chambre d’hôtel.

Dans le premier récit, un homme attend dans le hall d’un hôtel, prostré dans un fauteuil. Il est quatre heures du matin, et soudain, une femme aux yeux étrangement gris surgit. Elle fait un malaise et il l’héberge dans sa chambre. Une conversation entre les deux personnages s’installe, les paroles s’entremêlent. Le dénouement est inattendu.

Dans le deuxième récit, on a l’impression que ce sont les deux mêmes personnages, et en même temps ils ont quelque chose de différent. Comme si on avait voyagé dans le temps, ou dans une autre dimension. L’un est plus âgé, treize ans de plus, il est portier d’hôtel, l’autre est une adolescente un peu folle qui s’est entichée d’un homme violent. S’ensuit un dialogue et les mêmes questions resurgissent : pourquoi cette vie et pas une autre ? Deux personnages qui ont une histoire à raconter, sur le fil du rasoir. On reconnaît la femme à ses yeux gris singuliers.

Enfin, dans le troisième récit, l’homme est un enfant, on le retrouve juste au moment où il a perdu ses parents dans l’incendie de leur maison. Pour le soustraire aux suites de ce drame, une femme policière le conduit chez un de ses amis.

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Ces trois récits donnent à voir une rencontre au cœur de la nuit et un dénouement final à l’aube. L’aube qui semble fasciner l’homme. L’aube qui a cette lumière si particulière. Elle est synonyme de changement, métaphore d’un nouveau départ. Dans un jeu d’échos, nous reconnaissons les personnages d’un récit à l’autre. L’homme et la femme semblent apparaître à des âges différents.

L’atmosphère est empreinte d’espoir, malgré l’obscurité dans laquelle les personnages sont plongés. Lorsque l’aube pointe le bout de son nez, c’est comme si les personnages s’extirpaient d’une vie – d’une nuit trop longue. L’écriture est belle dans la succession de dialogues. Il est question de fuir, repartir à zéro, changer de vie. Au fil du dialogue, un des personnages amène l’autre à réaliser qu’il n’a jamais changé. On se glisse dans le texte comme dans une peau de velours, l’écriture est puissante et élégante. C’est un livre dans lequel je me suis retrouvée, un de ces livres qui nous correspond profondément. Je l’ai dévoré en une journée… Un coup de cœur.

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« Elle se rappela en particulier une des dernières fois où ils s’étaient quittés, et ce qu’elle avait compris à cet instant. Ce qu’elle avait compris, avec une certitude absolue, était que vivre sans lui serait, à jamais, sa tâche fondamentale, et que dès lors les choses se couvriraient systématiquement d’une ombre, pour elle, une ombre supplémentaire, même dans le noir, et peut-être surtout dans le noir. Elle se demanda si cela pouvait convenir pour expliquer ce que signifie être fou de quelqu’un… »

« La lumière, là-bas. C’est l’aube, cette lumière. L’aube. Exactement. On a réussi, jeune homme. Et en effet à l’horizon était apparue une lumière cristalline qui rallumait les choses et relançait la course du temps. »

Emily Brontë – Les Hauts de Hurlevent ***

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Éditeur : Archi Poche – Date de parution : août 2013 – 450 pages

Présentation de l’éditeur : « L’unique roman d’Emily Brontë, publié en 1847 sous le pseudonyme d’Ellis Bell, se présente comme la chronique d’un amour contrarié. Au climat passionnel qui ravage ses personnages, répondent les paysages de lande balayés par les vents, emblématiques de ce chef-d’oeuvre de la littérature anglaise. »

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Le roman s’ouvre, en 1801, sur le personnage de Mr Lockwood, un homme au tempérament solitaire, qui décide de s’installer à Thrushcross Grange, un lieu où il espère jouir d’une vie paisible, à l’écart du monde et de l’agitation mondaine. A son arrivée, il fait la connaissance du propriétaire de la maison qu’il occupe, Heathcliff, un personnage ombrageux et sinistre, au caractère taciturne qui réside à Hurlevent, à quelques miles de là. Au début amusé, Lockwood ressent bien vite un sentiment de malaise, notamment à cause de l’accueil glacial qui lui est réservé à Hurlevent et de la haine qu’il sent dans le regard de ses habitants… A Thrushcross Grange, il fait la connaissance de Mrs Dean, femme de charge depuis 18 ans, qui va finir par lui raconter l’histoire de Heathcliff. C’est de cette façon que débute l’histoire des Hauts de Hurlevent, avec Mrs Dean – Nelly – en tant que narratrice.

Nelly nous fait voyager dans le temps et nous nous retrouvons une trentaine d’année dans le passé. Une nuit d’hiver, revenant d’un voyage, Mr Earnshow ramène un enfant sous son bras. Il s’appellera Heathcliff, sans que l’on sache pourquoi. Le grand frère, Hindley, le déteste tout de suite et passe son temps à le tourmenter. Mais sa sœur Catherine se prend d’une affection sans borne pour Heathcliff et ils s’attachent fortement l’un à l’autre. Elle ressent pour lui l’amour le plus pur… Elle se mariera pourtant avec Edgar Linton. En apprenant ça, Heathcliff s’échappera sans donner aucune nouvelles. Il revient au bout de 3 années, plus sombre et énigmatique qu’avant et bien décidé à se venger de son enfance malheureuse.

C’est un roman que je souhaitais lire depuis un moment ! L’atmosphère est telle que je me l’imaginais : sombre, angoissante, pesante et terriblement énigmatique…  On se retrouve au milieu de ces paysages de lande brumeuse, tourmentés par les vents. Noirceur du roman, folie des personnages, violence des sentiments, déchaînement des passions… On est emporté par le destin de ces êtres en perdition, touchés par le malheur. Le récit est admirablement bien écrit, au point qu’on a l’impression d’être propulsé dans le temps et l’espace : on suit les personnages, on est réellement avec eux.

C’est une lecture vraiment hypnotique, au point que j’avais beaucoup de mal à refermer le roman avant de dormir. J’avais envie de connaître le fin mot de l’histoire. Le personnage de Heathcliff a une aura bien singulière et fascinante. La fin est saisissante, on referme le livre le cœur battant, touché par cette histoire d’un amour infernal, de fantômes revenant hanter le cœur des vivants. Un grand roman.

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« Mais sûrement vous avez, comme tout le monde, une vague idée qu’il y a, qu’il doit y avoir en dehors de vous une existence qui est encore vôtre. A quoi servirait que j’eusse été créée, si j’étais tout entière contenue dans ce que vous voyez ici ? Mes grandes souffrances dans ce monde ont été les souffrances de Heathcliff, je les ai toutes guettées et ressenties dès leur origine. Ma grande raison de vivre, c’est lui. »

« Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrai ! Tu dis que je t’ai tuée, hante-moi, alors ! Les victimes hantent leurs meurtriers, je crois. Je sais que des fantômes ont erré sur la terre. Sois toujours avec moi… prends n’importe quelle forme… rends-moi fou ! mais ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. »

« Le monde entier est une collection de témoignages qui me rappellent qu’elle a existé, et que je l’ai perdue ! »

Trésors de vide-grenier…

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En flânant dans un vide-grenier aujourd’hui je suis tombée sur cette quadrilogie, dont j’ai entendu beaucoup de bien ces derniers temps… Je me suis donc empressée d’acheter les 4 tomes!!

Mes billets de lecture prochainement …

En ce moment, je termine le sombre et entêtant roman de Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent.

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Bonnes lectures à tous et bon début de semaine!

Cécile Coulon – Le rire du grand blessé ***

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Éditeur : Points – Date de parution : août 2015 – 135 pages

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1075 est un Agent chargé d’empêcher une population droguée aux Livres de se perdre dans son addiction, il a pour rôle de refréner leurs ardeurs ; il est surtout chargé d’assurer la sécurité lors des Manifestations à Haut Risque pendant lesquelles un Liseur offre cent-dix pages de mots à la foule parquée dans un stade… Les mots sont dotés d’un pouvoir stupéfiants, ils font ressentir une multitude d’émotions violentes à la foule, ce sont des armes chargées. Il y a les Livres Frisson qui font hurler d’angoisse, Livres Terreur qui inspirent une panique sans borne, les Livres Chagrin qui provoquent un flot de larmes… Les Livres Tendresse ont moins de succès. Les mots : une drogue publique, ils provoquent l’exacerbation des émotions.

Une seule exigence pour être Agent : être analphabète et faire le serment de ne jamais apprendre à lire. Les Agents sont surveillés à toute heure du jour et de la nuit ; ils vivent en vase clos. Cette fonction est la seule issue de secours, la seule planche de salut pour les oubliés de la société, les laissés-pour-compte.

Ce nouveau régime de terreur mis en place par un obscur gouvernement est le suivant : faire surveiller les lecteurs par ceux qui ne savent pas déchiffrer une lettre. Le pouvoir est donné aux analphabètes, ils deviennent l’élite du pays, tandis que les lecteurs sont considérés comme de vulgaires junkies. Mais un jour, au hasard des couloirs d’un hôpital, 1075 rencontre une institutrice…

Je n’en dirai pas plus car l’intrigue se dévoile petit à petit et ce court roman est très bien ficelé!

Dès les premières lignes, ce livre de pure science fiction m’a fait pensé à Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, qui était pour moi un très beau coup de cœur, par rapport aux livres qui inspirent le danger. J’ai aussi pensé au roman d’Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes.

On sent une maîtrise incroyable de l’écriture de Cécile Coulon. Le récit est fluide, les mots percutants tout autant que l’histoire en elle-même. J’avais déjà été saisie par l’écriture de l’auteure dans Méfiez-vous des enfants sages. Je ne suis pas déçue ici. J’ai été totalement captive et captivée par l’histoire.

J’ai été plongée littéralement cette histoire qui mêle avec brio des réflexions autour de la liberté, la lecture, la littérature et une évidente critique d’une certaine littérature commerciale.

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« Cinquante mille spectateurs pour un Livre Frisson. La Lecture à peine commencée, des passionnés s’évanouiraient au premier rang, pousseraient des hurlements d’angoisse à crever les tympans. »

« Aucun détail laissé au hasard : rien ne les poussait à apprendre à lire. On enlevait magazines, livres, jeux, calendriers, notices, étiquettes. Ce qui comportait mots, phrases ou paragraphes était banni. Les tubes de dentifrice ne portaient aucune mention, pas plus que les pots de moutarde. »

Kaye Gibbons – Ellen Foster **

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Editeur : Rivages – Date de parution : 1988 – 170 pages

4ème de couverture : « Saluée par Walker Percy, Eudora Welty et une presse enthousiaste, Kaye Gibbons, avec ce premier roman, annonce une carrière littéraire tout à fait originale et renoue avec la tradition du Sud de la littérature américaine. A travers cette histoire d’une jeune adolescente de onze ans qui raconte, à la première personne, comment elle décide de changer de parents puis d’adopter une famille d’accueil, une « foster family », pour oublier la vision d’un père ivrogne et d’une grand-mère méchante et folle, c’est toute une petite société mesquine du Sud qui resurgit, avec ses idiomes, son racisme. Mais au-delà de ce récit, il y a un ton, un mélange de monologue intérieur, de grotesque et d’humour, qui n’est pas sans rappeler le monde violent de Flannery O’Connor et le réalisme de Mark Twain. »

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Cette 4ème de couverture était bien prometteuse et avait de quoi intriguer !

Ellen est une jeune adolescente qui va sur ses onze ans. Un soir, sa mère avale trop de médicaments d’un coup sous les yeux d’un père indifférent et cruel. Elle passera de ce père absent et violent à une grand-mère folle et cruelle, avant de trouver la famille qui la rendra heureuse.

Le récit se déroule à la première personne, du point de vue d’Ellen. On la sent très réaliste et mature dans sa vision des choses. Elle n’a qu’un seul désir : partir et trouver la famille parfaite qui la rendra enfin heureuse.

Le roman alterne sans transition le passé et le présent. Certaines scènes font mal au cœur. L’écriture est belle, on est transportés dans le Sud des Etats-Unis, où cohabitent racisme, violence ordinaire et indifférence. Cependant, au bout d’une centaine de pages, j’ai commencé à m’ennuyer… Et j’ai eu hâte de refermer ce livre. Le ton devenait monocorde et je commençais peu à peu à me sentir extérieure à l’histoire.

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« Qu’elle soit malade, c’était pas de sa faute, mais personne l’avait obligée à se marier avec lui. En fait, quand elle était petite comme moi, elle a attrapé un romantisme, c’est comme ça que ça s’appelle je crois, et depuis, son cœur a jamais été bien solide. »

Mercedes Helnwein – La Ballade d’Hester Day ***

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Éditeur : Le Livre de Poche – Date de parution : juin 2015 – 323 pages

4ème de couverture : « C’est l’histoire d’une fille qui ne voulait pas aller à son bal de promo, d’un apprenti poète qui l’a épousée pour trouver l’inspiration, et d’un petit garçon rondouillard qui, à défaut de devenir cow-boy de l’espace, est ravi de tracer la route en camping-car avec eux. L’équipée sauvage d’Hester Louise Day promet un voyage épique. la famille, même bricolée, ce n’est jamais un long fleuve tranquille, surtout quand on est recherché par la police et le FBI. Hester, ça ne la dérange pas d’être rattrapée, seulement, pas tout de suite, pas trop vite… »

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Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Hester Louise Day est une adolescente de dix-sept ans bien peu conventionnelle, qui a une façon de penser et de parler bien à elle. Elle n’a en effet pas sa langue dans sa poche, et compte bien mener la vie qu’elle s’est choisie ; elle refuse le destin que ses parents lui imposent – sa mère passe son temps à lui crier son inquiétude et son père ne sait que se saouler aux boissons énergisantes.

Souhaitant adopter un « môme », Hester se marie le jour de ses dix-huit ans avec « Philosophie-Man » alias Flenton Flaherty, un hypocondriaque qui passe ses journées à la bibliothèque à composer d’obscurs poèmes. Elle fait ensuite la rencontre de Jethro, son cousin rondouillard de dix ans qui rêve de devenir astronaute et se lève aux aurores pour dessiner le plan d’un vaisseau spatial… Tous les trois sautent dans Arlène (le camping car de Fenton) et partent en vadrouille à travers les Etats-Unis, sans but ni destination précise.

J’ai adoré ce roman! La façon qu’a Hester de parler m’a vraiment énormément fait rire à certains passages. Elle a un langage tout à fait caustique et mordant. On s’en délecte! Beaucoup d’humour donc dans ce récit d’une échappée farfelue sur les routes américaines. J’ai ri tout haut à de nombreuses reprises. Les personnages sont drôlement décrits et on s’attache beaucoup à Jethro et au couple mal assorti et délicieusement farfelu que compose Hester et Fenton. Le regard que porte Hester sur le monde est tellement insolite et décalé…

Ce livre, dont chaque chapitre est composé de paroles de chansons, de Bob Dylan à Tom Waits, est un concentré d’oxygène et d’éclats de rire! Je me suis prise d’affection pour cette adolescente qui cherche à tout prix à échapper au carcan familial et n’est éprise que de liberté.

L’auteur se serait inspiré du personnage d’Huckleberry Finn, qu’elle admirait énormément quand elle était jeune… Hester Louise Day serait donc sa version féminine. Hélas, honte à moi, je n’ai jamais pas encore lu cet opus de Mark Twain 😦

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« J’ai toujours eu ce défaut : quand je suis dans la merde jusqu’au cou, je dois savoir jusqu’où il est possible de s’enfoncer. »

« Le tête de Fenton était écrasée contre sa vitre. Ses yeux étaient fermés comme si ça lui demandait un effort. Avec lui, il était toujours impossible de savoir à son expression s’il dormait ou s’il venait de décéder de mort violente. »

« Ma mère et moi n’avions pas grand-chose à nous dire. Non pas que nous ayons jamais vraiment beaucoup communiqué, mais depuis mon retour nos conversations prenaient des airs de théâtre d’avant-garde où il est strictement défendu que quoi que ce soit ait du sens. J’irais même jusqu’à dire que nous interagissions à un stade amibien. »

Brigitte Giraud – Nous serons des héros ***

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Éditeur : Stock – Date de parution : août 2015 – 98 pages

Présentation de l’éditeur : « En ce début des années soixante-dix, Olivio et sa mère viennent de fuir la dictature portugaise. Ils s’installent dans une banlieue lyonnaise et emménagent bientôt chez Max, un rapatrié d’Algérie, avec qui ils espèrent un nouveau départ. Alors que Max accepte mal l’adolescent, Olivio se lie à Ahmed, un immigré algérien de son âge, auprès de qui il trouve tendresse et réconfort. »

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Fin des années 60 au Portugal, nous sommes en pleine dictature. Olivio et sa mère quittent le pays. Le récit se déroule à travers la voix et les yeux d’Olivio, dont le père est tué sous la dictature de Salazar… On lui dira que son père est mort d’une crise d’asthme…

« C’était là, de ce côté de la frontière et à quelques mètres d’un petit port de pêche, que j’avais appris, que j’avais compris que ce voyage en train m’arracherait au Portugal mais aussi à l’enfance. »

Récit tendre et touchant porté par cette voix d’enfant au seuil de l’adolescence, qui observe avec mélancolie le monde qui l’entoure, et qui regarde avec impuissance ce même monde et les choses changer. « Ma frontière à moi était là. » En quittant le Portugal, Olivio ne le saura vraiment que des années plus tard, il quitte l’enfance et son insouciance.

Aucun dialogue dans ce court roman, dans lequel on décèle une certaine tension, jusqu’à la fin. Seule la voix d’Olivio résonne pour raconter le quotidien de cette fuite du pays natal, l’adaptation à une nouvelle langue, à un nouveau pays : la France. On est propulsé à pas de velours dans l’intimité d’Olivio, on fait corps avec ses pensées les plus secrètes.

On se laisse emporter par l’écriture si habile et palpable de Brigitte Giraud. J’ai été émue par ce roman et ce personnage qui passe de l’enfance à l’adolescence, portant sur ses épaules le poids du passé, la mort de son père. Une plume sensible et riche en émotions.

Merci aux éditions Stock et à NetGalley pour cette lecture!!

1/6

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