Abha Dawesar – Babyji ***

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Éditeur : 10-18 – Date de parution : 2007 – 473 pages

4ème de couverture : « Dans une Inde encore déchirée par la violence des castes et les sanglantes manifestations contre le gouvernement, Babyji, une petite Lolita indienne de Delhi, conjugue la passion du savoir et le plaisir des sens. Entourée de trois femmes que tout oppose, elle cherche sa voie, tiraillée entre un avenir incertain et un passé étouffant. Au travers du jeu des possibles, Abha Dawesar offre, avec ce roman initiatique délicieusement subversif, un voyage sensible au cœur de l’Inde moderne… »

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Lycéenne brillante, la tête pleine d’idéaux et se destinant à une grande carrière d’ingénieur, Anamika voit sa vie bouleversée par la découverte de la sexualité. Découverte qui amène d’autant plus de questions qu’elle se déroule de manière très peu conventionnelle. Ses premières amours sont en effet exclusivement féminines : une femme divorcée, sa nouvelle domestique, appartenant de surcroît à une caste bien inférieure à la sienne, et une de ses camarades d’école. Sa confrontation avec le désir masculin ne se déroulera pas plus sereinement : harcèlement sexuel dans le bus, propos obscènes d’un étudiant de basse caste, assiduités gênantes du père de son meilleur ami. En fait, Babyji rompt en quelques semaines tous les tabous de l’Inde : respect et déférence envers les aînés, séparation stricte des castes, respect des traditions contre le modernisme qui cherche à s’imposer. Ce récit, qui développe tous les attributs du roman initiatique, donne dans un premier temps une impression de légèreté puis, au fil des pages, devient plus grave. L’adolescente se pose beaucoup de questions sur la vie, l’amour, le désir, l’avenir surtout, dans une Inde qu’elle aime plus que tout, mais dont elle a besoin aussi de se défaire. Ce n’est pas un coup de cœur, je ne m’attendais pas à une telle intrigue, mais Anamika et l’ensemble des personnages deviennent au fur a et mesure très attachants. L’écriture de l’auteur est fluide et j’ai beaucoup aimé les nombreuses références à la littérature.

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 » – Je n’arrive pas à comprendre.

– Quoi ? Les systèmes binaires ou les spectres ?

– De quelle façon on doit vivre sa vie, ce qui est bien et ce qui est mal, ce que nous devrions désirer, si notre morale doit s’appliquer à ce que nous désirons ou à ce qui est établi par la société.

J’étais à bout de nerfs.

– Nous sommes encore à l’école, nous ne pouvons pas déjà savoir tout ça, répondit-il, en secouant la tête.

– Il faut que je sache la vérité. La vérité représente tout.

– La vérité sur quoi ?

– La vérité sur la vie et sur l’amour. La vérité sur la vérité.

J’étais au bord des larmes. Pourquoi une personne qui savait tout ne pouvait-elle pas me prendre à part et tout m’expliquer ? Comment se faisait-il que les gens ne sachent rien ? Comment des milliards de personnes avaient-elles pu passer sur cette Terre pendant des milliers d’années sans jamais avoir trouvé la réponse à ces questions ? Je mourrais s’il me fallait encore attendre. C’était la seule chose qui comptait. Tout reposait là-dessus. »

14 réflexions sur “Abha Dawesar – Babyji ***

  1. J’avais reçu ce roman à Noël il y a 2 ans mais je l’avais abandonné à 1/3 à peu près, je n’avais pas du tout adhéré, j’avais trouvé que c’était ‘trop’ dans tout ce que fait l’héroïne, je n’ai pas du tout réussi à l’apprécier..

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