Jean-Paul Didierlaurent – Le liseur du 6h27 ****

Le-liseur-du-6h27-Jean-Paul-Didierlaurent

Éditeur : Le Diable Vauvert – Date de parution : mai 2014 – 217 pages

4ème de couverture : « Employé discret, Guylain Vignolles travaille au pilon, au service d’une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passagers du RER de 6 h 27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine… »

***

Un roman étonnant, drôle, savoureux, qui se lit d’une traite ! Cela faisait longtemps qu’un livre ne m’avait fait autant rire. Un véritable bonheur de lecture.

Publicité

Fiona McFarlane – L’invité du soir ***

9782757852200_1_75

Éditeur : Points – Date de parution :juin 2015 – 304 pages

4ème de couverture : « Une australienne dévorée par un tigre dans sa propre maison. » Voilà qui serait extravagant, se dit Ruth. L’âge venant, ses pensées ne sont plus très claires, seulement la vieille dame en est persuadée : la nuit, un tigre rôde dans son salon. Est-elle en train de perdre la tête ? Ou est-ce une manigance de Frida, l’aide-ménagère depuis peu à son service ?

***

Ruth a 75 ans. Elle est veuve et vit avec ses chats dans une maison isolée au bord de la mer, en Australie. Une nuit, elle se réveille et croit percevoir la présence d’un tigre dans son salon : « Ruth s’est réveillée à quatre heures du matin et son cerveau endormi lui a murmuré : « Tigre » ».

Et nous embarquons pour une lecture pour le moins surréaliste… C’est un roman tout en surprises : à la fois cruel et tendre, l’intrigue se donne des airs de thriller : qui est cette femme aide-ménagère qui se dit envoyée par le gouvernement et qui se présente un soir à la porte de Ruth ? et cette présence fauve dans son salon, en pleine nuit ?

Le mystère plane et le fil du récit se déroule tandis que la mémoire et les souvenirs de Ruth vont et viennent, son enfance aux Fidji, ses émois adolescents pour Richard…. Sa perception de la réalité rythme la narration : entre rêve, souvenirs du passé, divagation et pertes de mémoire passagères.

Ce joli roman australien nous laisse avec le cœur serré et une impression douce-amère.

**

« La banquette arrière était désormais pleine d’avocats, mais l’ananas était assis tout seul devant ; Ruth a failli lui passer la ceinture de sécurité. Quand elle s’est éloignée, l’adolescent, libéré, lui a fait au revoir de la main. L’ananas oscillait un peu dans les virages, il avait quelque chose qui donnait à Ruth envie de partir en vacances – ses mouvements ronds, sa lourde odeur dorée et son absurde coiffure de piquants verts. Qui lui donnait envie de poursuivre plus loin sans s’arrêter, pour ne jamais revenir. Mais, s’est-elle alors demandé, comment peut-on prendre des vacances quand on est déjà en vacances ? Et à l’instant même où elle posait cette question, elle est arrivée chez elle. »